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La Conférence sur les migrations à Marrakech se félicite du soutien massif apporté par les gouvernements

Entrée de la Conférence sur les migrations à Marrakech, au Maroc.
Photo ONU/Abdelouahed Tajani
Entrée de la Conférence sur les migrations à Marrakech, au Maroc.

La Conférence sur les migrations à Marrakech se félicite du soutien massif apporté par les gouvernements

Migrants et réfugiés

Après que plus de 160 pays ont adopté lundi un cadre mondial pour gérer les migrations internationales de manière plus sûre et plus digne, une haute responsable des Nations Unies s’est félicitée de ce soutien massif et l’a qualifié de meilleur exemple de l’efficacité du multilatéralisme.

« Les gouvernements se sont engagés à mettre en place un cadre de migration mondial fondé sur des faits et non sur des mythes », a déclaré la responsable de la Conférence de Marrakech sur les migrations, Louise Arbour, lors de la conférence de presse de clôture, ajoutant que ce cadre protégerait les intérêts nationaux et permettrait une meilleure coopération.

Ce cadre appelé Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières « vise à renforcer la sécurité et l'ordre dans la gestion des migrations et à réduire le recours aux routes migratoires dangereuses et chaotiques », a expliqué Mme Arbour, Représentante spéciale des Nations Unies pour les migrations internationales. Ce pacte « cherche à maximiser tous les avantages de la mobilité humaine et à en atténuer les problèmes ».

Une des promesses centrales du pacte est qu’il « renforce, sans ambiguïté, le principe fondamental selon lequel les migrants doivent être traités avec dignité et équité dans le monde entier », a ajouté Mme Arbour.

Elle a appelé les gouvernements qui ne se sont pas associés à ce texte à reconsidérer leur position. « Je vous exhorte à le lire attentivement et bien sûr à vous faire votre propre opinion », a-t-elle dit.

Réfuter les mythes concernant le pacte

Ancienne juge au Canada, Mme Arbour a également été Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme par le passé. Aux sceptiques, elle a rappelé que « selon le droit international des droits de l'homme, les citoyens d'un pays ont le droit d'entrer, de rester et de quitter leur pays. Vous n'avez pas le droit de vous rendre ailleurs, à moins de demander l'asile ou d'être autorisé par un autre pays à entrer sur son territoire ».

Mme Arbour a réitéré l’argument du Secrétaire général réfutant les mythes entourant le Pacte, affirmant qu’il n’est pas correct « de suggérer qu’il impose des obligations aux États Membres et porte atteinte à leur souveraineté ». « Il ne fait rien de tel et il n’est pas contraignant, comme le serait un traité », a-t-elle dit. Le Pacte ne crée pas non plus le droit de migrer, a-t-elle ajouté.

Rappelant aux pays développés qu'ils tirent profit des migrations internationales, Mme Arbour a noté qu’ils « répondent aux besoins économiques en augmentant leurs effectifs ». D'autre part, lorsque des pays accueillent des réfugiés et des personnes désespérées en quête d'assistance, « ils doivent être assistés et célébrés, car ils rendent le monde meilleur pour nous tous », a-t-elle déclaré.

Elle a exprimé la sincère gratitude des Nations Unies au Maroc pour avoir accueilli la conférence. « Nous partons de Marrakech pleins d’énergie et de conviction. Avec le Pacte mondial, nous avons l’occasion d’entamer une nouvelle phase de coopération en matière de migration », a-t-elle déclaré.

Plus de 2.000 personnes ont assisté à la Conférence intergouvernementale, dont des responsables gouvernementaux, des représentants d'entreprises et de syndicats, des représentants de la société civile, des maires et de nombreux autres acteurs qui ont un rôle essentiel à jouer dans la gestion des migrations afin qu’elles profitent à tous.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré aux journalistes que les États membres avaient démontré, lors de la conférence de Marrakech, que « la migration unit plus qu'elle ne divise ».

La migration unit plus qu'elle ne divise - Nasser Bourita, Ministre des affaires étrangères du Maroc

Selon M. Bourita, l'adoption du Pacte ne représente que la première étape, qui doit être suivie par sa mise en œuvre, pour laquelle il a appelé la communauté internationale à se mobiliser.

Soulignant la nécessité de garantir la durabilité de la coopération internationale pour la mise en œuvre du Pacte, le ministre marocain a salué l'initiative du Secrétaire général de l’ONU visant à lancer le Réseau des Nations Unies pour les migrations, le décrivant comme la pierre angulaire du pacte.

Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Libéria, a déclaré à ONU Info que le pacte permettrait aux pays africains de trouver le moyen de faire en sorte que « les personnes qui franchissent les frontières bénéficient d'un traitement humain et de la dignité auxquels elles ont droit ».

« Je pense que le pacte permettra à l'Afrique, et au monde entier, de voir la migration sous un tout autre angle. Une perception positive et une contribution au développement, favorisant la coopération et les collaborations entre pays », a-t-elle déclaré.