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Plus de 550 millions de dollars promis par les Etats pour le Fonds d’intervention d’urgence humanitaire

Des femmes hospitalisées à N'Djamena, au Tchad, s'occupent de leurs enfants souffrant de malnutrition. (7 octobre 2018)
OCHA/Eve Sabbagh
Des femmes hospitalisées à N'Djamena, au Tchad, s'occupent de leurs enfants souffrant de malnutrition. (7 octobre 2018)

Plus de 550 millions de dollars promis par les Etats pour le Fonds d’intervention d’urgence humanitaire

Aide humanitaire

Lors d'une conférence vendredi à New York, 41 bailleurs de fonds ont annoncé des contributions record de 439 millions de dollars pour 2019 et des contributions supplémentaires pour 2018 au Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), assurant ainsi un niveau record de financement de 554 millions de dollars au CERF.

A l'ouverture de cette conférence, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avait appelé vendredi matin les Etats membres à apporter le milliard de dollars dont a besoin le CERF.

Géré par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le CERF est en première ligne de la réponse humanitaire de l’ONU depuis sa création en 2005. En 13 années d’existence, le Fonds a fourni une aide humanitaire vitale de plus de 5,5 milliards de dollars à plus de 100 pays et territoires, grâce au soutien de 126 États membres et observateurs.

Les Etats ayant bénéficié de l’appui du CERF y contribuent également. Près de 50 d’entre eux y ont participé, ce qui en fait vraiment un fonds par tous, pour tous.

« Le CERF est le seul fonds d'urgence mondial doté de la rapidité, de la prévisibilité et de la flexibilité nécessaires pour atteindre des dizaines de millions de personnes chaque année avec une aide et une protection permettant de sauver des vies » a déclaré António Guterres lors de cette conférence de haut-niveau organisée à New York pour recueillir les promesses des bailleurs de fonds.

Le chef de l’ONU sait de quoi il parle. Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés de 2005 à 2015, M. Guterres a pu constater l'efficacité du CERF dans l’apport d’une aide d’urgence aux populations sur le terrain « en quelques jours, voire quelques heures ». « Sans le CERF, notre action au HCR aurait été beaucoup moins efficace que ce qu'elle était », a-t-il dit.

La fenêtre de réponse rapide du CERF permet aux équipes dans les pays de lancer immédiatement les secours dans une réponse coordonnée et hiérarchisée en cas de nouvelle crise. Son guichet pour les situations d'urgence insuffisamment financées permet d'intensifier et de maintenir des opérations de secours prolongées afin d'éviter des lacunes critiques lorsqu'aucun autre financement n'est disponible.

L’appui du CERF passe par un système d’intervention bien coordonné et hautement prioritaire qui fonctionne grâce à un vaste réseau de partenaires. « L'un de ses plus grands atouts est qu'il le fait avec un minimum de bureaucratie qui ralentit parfois notre travail », a dit le chef de l’ONU.

Conflits armés prolongés, déplacements massifs, absence de progrès en matière de développement, inégalités sociales et de genre, handicaps, niveaux élevés de pauvreté, conditions climatiques extrêmes amplifiées par le changement climatique : dans un contexte où les besoins humanitaires sont plus importants et complexes, la mission du CERF n’a jamais été aussi critique.

« Des millions de personnes sont poussées au bord du gouffre chaque année », a rappelé M. Guterres.

Cette année, le CERF a été l’une des premières sources de financement de l’action humanitaire au Sahel, où la population de quatre pays était confrontée à la faim et à la malnutrition. 30 millions de dollars du Fonds ont permis de lutter contre la faim et la malnutrition au Tchad, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Mali.

Lorsque le tremblement de terre et le tsunami ont frappé Sulawesi en Indonésie en septembre, une enveloppe de 15 millions de dollars du CERF a contribué aux efforts de secours de milliers de personnes déplacées.

En Éthiopie, des centaines de milliers de personnes déplacées par la violence intercommunautaire ont reçu de la nourriture, de l’eau, des services d’assainissement et des soins de santé grâce à 15 millions de dollars du CERF en juillet.

Au cours de l’année, le CERF a également soutenu les Vénézuéliens qui ont quitté leur pays en très grand nombre. Au total, le CERF a consacré 26 millions de dollars à la crise des réfugiés vénézuéliens en 2018, allouant des fonds aux personnes déplacées au Brésil, en Colombie, en Équateur et au Pérou.

Il y a deux ans, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution demandant que l’objectif de financement annuel du CERF soit porté de 450 millions à un milliard de dollars. Le Secrétaire général a invité les Etats membres à respecter cet engagement pris. « Une ONU forte a besoin d’un CERF fort et fiable », a-t-il dit.