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Un an et demi après la fermeture de l’ONUCI, la Côte d’Ivoire va présider le Conseil de sécurité

L’Ambassadeur Kacou Houadja Léon Adom, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire à l'ONU lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en République centrafricaine en juillet 2018
Photo : ONU/Loey Felipe
L’Ambassadeur Kacou Houadja Léon Adom, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire à l'ONU lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en République centrafricaine en juillet 2018

Un an et demi après la fermeture de l’ONUCI, la Côte d’Ivoire va présider le Conseil de sécurité

Paix et sécurité

Un an et demi après la fermeture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ce pays, qui est membre non-permanent du Conseil de sécurité depuis le début de l’année 2018, va prendre la présidence tournante du Conseil pendant le mois de décembre.

Dans un entretien accordé à ONU Info, le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies, Léon Kacou Adom, a souligné l’honneur pour son pays, « après 26 ans de non présence au Conseil de sécurité, d’y être aujourd’hui et d’en assurer la Présidence au mois de décembre ». « Cela paraît comme un rêve, un rêve devenu réalité », a-t-il ajouté.

Abidjan a été élu à trois reprises membre non-permanent du Conseil de sécurité en 1964-1965 , 1990-1991  et 2018–2019).

M. Adom a indiqué que les priorités de la Côte d’Ivoire pendant sa présidence sont « essentiellement celles du Conseil de sécurité, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Il a précisé qu’il y aurait notamment un débat organisé au Conseil le 5 décembre et qui sera présidé par le Président ivoirien Alassane Ouattara. Le thème sera ‘La reconstruction post-crise : paix, sécurité et stabilité’.

« Ce que nous voulons pour nous-mêmes en Côte d’Ivoire, nous le voulons pour le monde entier », a ajouté M. Adom, notant qu’on voit aujourd’hui « partout des points rouges qui clignotent » dans le monde.

Un Casque bleu marocain de l'ONUCI à Taï, une ville du sud-ouest de la Côte d'Ivoire en juillet 2012
Photo ONU/Patricia Esteve
Un Casque bleu marocain de l'ONUCI à Taï, une ville du sud-ouest de la Côte d'Ivoire en juillet 2012

 

La Côte d’Ivoire a été plongée dans une instabilité politique et militaire de 1999 à 2011. La fin du mandat de l’ONUCI le 30 juin 2017, après 13 ans d’existence dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, est salué comme un succès du maintien de la paix de l'ONU.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, s’est félicité récemment du fait que « les pays qui avaient besoin du soutien des Casques bleus pour passer d’une situation de conflit à la paix jouent aujourd’hui un rôle important dans le maintien de la stabilité internationale, y compris la Côte d’Ivoire, en fournissant des soldats et des policiers à nos missions ». 

La réforme du Conseil de sécurité au programme de la présidence ivoirienne

S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, Léon Kacou Adom a souligné que la Côte d’Ivoire allait s’efforcer pendant sa présidence en décembre de faire avancer cette question.

« Nous comptons le faire, mais pas tout seul, avec l’aide des autres pays », a-t-il dit. « La réforme de l’ONU s’impose à nous aujourd’hui ».

Le Représentant permanent a noté qu’en 2100, la jeunesse africaine comptera pour 40% de l’humanité et que l’Afrique atteindra près de 4,4 milliards d’habitants à l’horizon 2100, soit pratiquement une personne sur deux dans le monde.

« Comment pouvez-vous comprendre qu’un continent comme l’Afrique n’ait pas un seul représentant permanent au (Conseil de sécurité des) Nations Unies alors que l’Europe a plus d’un représentant », a-t-il dit. « Il y a quand même quelque chose de normal à rétablir ».

Lors du débat général de la dernière Assemblée générale, le Ministre des affaires étrangères ivoirien, Marcel Amon-Tanoh, avait déclaré lors d'un entretien à ONU Info que le Conseil de sécurité, dont la création remonte à 1945, « dans sa structuration actuelle ne correspond pas à la réalité du monde ».