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RCA : l’ONU dénonce un drame humanitaire inacceptable à Batangafo, dans le nord-ouest

Vue aérienne de la ville de Batangafo, en République centrafricaine.
Photo OCHA/Gemma Cortes
Vue aérienne de la ville de Batangafo, en République centrafricaine.

RCA : l’ONU dénonce un drame humanitaire inacceptable à Batangafo, dans le nord-ouest

Paix et sécurité

La Représentante spéciale adjointe des Nations Unies en République centrafricaine a dénoncé une « drame humanitaire inacceptable » en cours à Batangafo, dans le nord-ouest du pays.

Le 31 octobre dernier, des affrontements entre des anti-Balakas et des ex-Seleka du FPRC/MPC ont éclaté dans cette ville située à 380 kilomètres au nord de la capitale Bangui.

À Batangafo, 30.000 personnes déplacées ont tout perdu après les violences entre ces groupes armés et des pillages qui ont suivi, a indiqué la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) dans un communiqué de presse.

« Le niveau de désolation est inacceptable. Pourquoi faire ça ? », a demandé Najat Rochdi, le numéro deux de la MINUSCA en charge des affaires humanitaires qui s’est rendue dimanche à Batangafo avec plusieurs agences onusiennes (PAM, OMS, HCR, UNICEF et OCHA).

« J’ai été témoin de la situation d'urgence créée par ces attaques. L'incendie a détruit plus de 5.100 abris ainsi que le marché et a causé un déplacement d’approximativement 30.000 personnes vers l'hôpital, l'orphelinat de Bercail, les zones périphériques et dans la brousse », a-t-elle précisé mercredi lors d’une conférence de presse.

Les besoins sont énormes et multisectoriels à Batangafo. La distribution de l’aide, notamment des médicaments et des aliments, a commencé. « Malgré les pressions », les acteurs humanitaires ont décidé de rester à Batangafo. « On ne va pas abandonner », a renchéri Mme Rochdi.

Il faut demander des comptes aux groupes armés

Face aux violences, la MINUSCA a envoyé des renforts à Batangafo, qui sont « indispensables pour la protection des populations civiles », a précisé la Représentante spéciale adjointe.

« Qu’est devenu cet accord entre les groupes armés, ces mêmes groupes armés qui ont attaqué ? », s’est interrogée Mme Rochdi. « Il faut leur demander des comptes. On ne peut pas dire, d’un côté, qu’on s’engage dans le processus de dialogue et de paix et, de l’autre côté, attaquer la population », a martelé la Représentante spéciale adjointe.

La MINUSCA poursuit également ses patrouilles dans la ville de Bambari (à 380 kilomètres au nord-est de Bangui) également touchée par des affrontements entre groupes armés.

Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a rappelé que les Casques bleus déployés à Bambari ne visent aucun civil, ni aucune communauté en particulier, contrairement aux affirmations des ex-Seleka.

M. Monteiro a également fait une mise au point sur la présence de la MINUSCA, soulignant qu’aucun Etat membre n’a fait pression pour le retrait de la mission de maintien de la paix qui bénéficie du plein appui du Conseil de sécurité.