L'actualité mondiale Un regard humain

A un forum sur le web à Lisbonne, Guterres plaide en faveur de technologies bénéficiant à tous

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, au Web Summit à Lisbonne, au Portugal.
capture d'écran
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, au Web Summit à Lisbonne, au Portugal.

A un forum sur le web à Lisbonne, Guterres plaide en faveur de technologies bénéficiant à tous

Développement durable (ODD)

Lors d’un forum sur le web à Lisbonne, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a plaidé lundi en faveur d’avancées technologiques bénéficiant à tous dans un contexte d’accélération des nouvelles technologies.

Dans un discours, M. Guterres a rappelé que les progrès technologiques apportent de nombreux avantages à l’humanité, aidant à guérir des maladies, à vaincre la faim et à stimuler la croissance économique.

Il a noté que l’ONU tirait déjà profit des nouvelles technologies, utilisant par exemple des algorithmes pour analyser les programmes radio dans certaines régions rurales d'Afrique afin de mieux comprendre les épidémies potentielles.

Dans le même temps, les technologies de pointe présentent de nombreux défis et dangers.

Le chef de l’ONU s’est ainsi interrogé sur leur impact social. Il s’est demandé ainsi si on était prêt à faire face à disparition d’emplois en raison de l'utilisation accrue de véhicules sans conducteur.

M. Guterres s’est aussi inquiété des risques pour la cohésion sociale. Il a noté que si l’Internet a ouvert des espaces pour les voix historiquement marginalisées, il est aussi trop souvent utilisé comme plate-forme pour des discours de haine et pour renforcer les discriminations envers les femmes.

Selon lui, les entreprises et les gouvernements doivent travailler ensemble pour protéger les droits des citoyens.

Des écoliers utilisant des tablettes dans le cadre du projet Instant Network Schools (INS) dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya.
Crédit photo : HCR/Catherine Wachiaya
Des écoliers utilisant des tablettes dans le cadre du projet Instant Network Schools (INS) dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya.

 

Le Secrétaire général de l’ONU a aussi évoqué la question du contrôle technologique alors que les machines peuvent effectuer des tâches précédemment effectuées par des humains.

Selon lui, l'existence et l'utilisation d'armes autonomes pouvant décider de supprimer des vies humaines sont « politiquement inacceptables, moralement répugnantes et devraient être interdites par le droit international ».

Il s’est dit préoccupé par les risques de militarisation de l'intelligence artificielle. « La perspective d'armes autonomes pouvant sélectionner et détruire des cibles rendra très difficile d'éviter l'escalade des conflits et de garantir le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme », a-t-il dit.

Dans ce contexte, M. Guterres a déclaré que les Nations Unies pouvaient servir de plateforme de discussion sur le développement de politiques et de normes pour répondre à ces défis.

En conclusion, il a exhorté les scientifiques et inventeurs à rester vigilants sur les conséquences politiques, sociales et économiques de leur travail afin que les technologies bénéficient à tous.