L'actualité mondiale Un regard humain

Afrique : avec un mandat clair et des moyens adéquats, le maintien de la paix fonctionne (Lacroix)

Des femmes policiers faisant partie de la Mission de paix de l'ONU au Libéria (MINUL) en 2007.
Photo ONU/Christopher Herwig
Des femmes policiers faisant partie de la Mission de paix de l'ONU au Libéria (MINUL) en 2007.

Afrique : avec un mandat clair et des moyens adéquats, le maintien de la paix fonctionne (Lacroix)

Paix et sécurité

A l’occasion de la Journée des Nations Unies (24 octobre), le chef du maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a souligné la réussite de trois opérations onusiennes aujourd’hui terminées en Afrique de l’Ouest.

« Du milieu des années 1990 au début des années 2000, une série de guerres civiles brutales ont ravagé la sous-région du bassin du fleuve Mano en Afrique de l’Ouest », a rappelé M. Lacroix, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, dans une tribune publiée mercredi dans le journal Metro UN.

Le Libéria a connu deux guerres civiles en l’espace de 14 ans (1989-2003). La Sierra Leone a été dévastée par un conflit entre 1991 et 2002. La Côte d’Ivoire a été plongée dans une instabilité politique et militaire de 1999 à 2011.

« Aujourd’hui, les trois pays sont en paix en leur sein et avec leurs voisins », s’est félicité M. Lacroix.

En janvier 2018, George Weah a été investi Président du Libéria lors de la première alternance politique démocratique et pacifique qu’ait connu le pays depuis 70 ans. La Mission de l’ONU dans le pays a fermé ses portes quelques mois plus tard.

La Sierra Leone a organisé trois élections avec succès depuis la fermeture de l’opération de maintien de la paix en 2015, consolidant ainsi sa démocratie d’après-guerre.

En 2017, année de la clôture de l’opération de l’ONU en Côte d’Ivoire, le pays était la deuxième économie avec la croissance la plus rapide en Afrique subsaharienne. Aujourd’hui, Abidjan est membre non-permanent du Conseil de sécurité.

Des Casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
Photo ONU/Basile Zoma
Des Casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

L'ONU a permis de rétablir la paix

« Les pays qui avaient besoin du soutien des Casques bleus pour passer d’une situation de conflit à la paix jouent aujourd’hui un rôle important dans le maintien de la stabilité internationale, y compris la Côte d’Ivoire, en fournissant des soldats et des policiers à nos missions », a souligné le Secrétaire général adjoint.

Pour M. Lacroix, les opérations de maintien de la paix de l’ONU ont joué un rôle important dans le rétablissement de la paix, la protection des civils et la facilitation des processus politiques dans les pays du bassin du fleuve Mano. Des efforts qui n’ont pas été sans prix. « 547 soldats de la paix ont perdu la vie lorsqu’ils servaient là-bas sous le drapeau de l’ONU », a-t-il rappelé.

Pour le patron des Casques bleus, le départ de ces derniers de la région ne signifie pas pour autant que l’ONU plie bagages et s’en va pour de bon. « La transition vers le développement a commencé, les agences des Nations Unies procurent désormais un soutien humanitaire et une aide au développement », a-t-il précisé.

A l’heure où le maintien de la paix de l’ONU fête ses 70 ans d’existence, le Secrétaire général adjoint estime que les missions onusiennes dans le bassin du fleuve Mano apportent de précieuses leçons : « lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies nous confie des mandats clairs et réalisables et que nous disposons de soutien et de ressources adéquats, ainsi que de l’appui de nos partenaires, le maintien de la paix fonctionne, très bien même ».

Pour lui, le fait que le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’ivoire aient pu passer du conflit à la paix et à la stabilité est un fait remarquable. « Dans un monde, qui continue de tirer les leçons de ses erreurs et qui es toujours en proie aux conflits, il est important pour nous de nous rappeler que lorsque nous coopérons et collaborons, les progrès sont possibles », a dit M. Lacroix.