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Au Myanmar, l’Envoyée spéciale de l’ONU appelle à une société plus tolérante, démocratique et inclusive

Des fillettes récoltent de l'eau dans le camp de Nget Chaung dans l'Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).
Photo UNICEF/UN0155423/Thame
Des fillettes récoltent de l'eau dans le camp de Nget Chaung dans l'Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).

Au Myanmar, l’Envoyée spéciale de l’ONU appelle à une société plus tolérante, démocratique et inclusive

Droits de l'homme

A l’issue d’une visite de dix jours au Myanmar, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Christine Schraner Burgener, a encouragé le Myanmar à développer une société plus tolérante, plus démocratique et plus inclusive, qui reconnaît la diversité comme un atout.

Lors de cette visite du 10 au 20 octobre, Mme Schraner Burgener a eu des entretiens avec la conseillère d'Etat Daw Aung San Suu Kyi, d'autres dirigeants gouvernementaux et militaires, des organisations armées ethniques, des dirigeants locaux et religieux, des ONG, des agences de l'ONU et la communauté diplomatique.

« La reddition des comptes est l'un des deux piliers importants de la réconciliation nationale, l'autre est le dialogue inclusif », a-t-elle dit dans un communiqué de presse. « Une enquête factuelle est le premier pas vers la reddition des comptes ».

Dans les États de Rakhine et de Kachin, l’Envoyée spéciale a également noué des contacts avec les autorités civiles et militaires locales et directement avec les populations touchées, en particulier les femmes. Dans l'État de Rakhine, elle s'est rendue dans plusieurs camps de déplacés internes et sites de réinstallation à Kyauktaw, Buthidaung, Maungdaw et Sittwe, pour mesurer les progrès accomplis depuis sa première visite en juin. Notant que la mise en œuvre du mémorandum d'accord entre le Myanmar, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avait commencé, elle a souligné le besoin urgent d'un accès complet et d'une évaluation complète dans le nord et le centre de Rakhine.

Elle a constaté que des efforts avaient été déployés pour fournir davantage d'installations d'apprentissage dans les camps de personnes déplacées. Elle a également souligné la nécessité de solutions dignes et durables pour mettre fin au déplacement.

« La fermeture des camps de personnes déplacées ne suffit pas. Les droits de l'homme doivent être respectés dans leur intégralité, à commencer par l'égalité d'accès à l'éducation et à la santé, ainsi que la liberté de circulation. Elles doivent pouvoir vivre en sécurité. Ce sera l'incitation la plus positive pour les réfugiés au Bangladesh à rentrer », a-t-elle dit en référence aux centaines de milliers de Rohingyas qui ont fui le Myanmar et les violences qui les visaient. « Le fait de savoir que l'ONU et ses partenaires sont présents sur les lieux de retour rétablira la confiance des rapatriés dans le processus », a-t-elle ajouté.

Accroître les investissements

Mme Schraner Burgener a également souligné la nécessité d'accroître les investissements nationaux et étrangers dans la région, l'une des plus pauvres du Myanmar.

Dans l'État de Kachin, Mme Schraner Burgener s'est également entretenue avec des personnes déplacées dans les camps autour de Myitkyina, dont certaines sont déplacées depuis 2011 sans perspectives d'emploi ni espoir de retourner dans leur lieu d'origine en raison de mines antipersonnel et du manque de sécurité.

Elle a pris note du fait que l'accès humanitaire était de plus en plus limité, ce qui affectait la disponibilité de l'assistance et de l'aide médicales. L’Envoyée spéciale a encouragé toutes les parties prenantes concernées à trouver des solutions constructives dans l'intérêt des civils en souffrance, en particulier des femmes et des enfants.

À l'occasion du troisième anniversaire de la signature de l'accord de cessez-le-feu conclu à l'échelle nationale, l’Envoyée spéciale s'est déclarée profondément préoccupée par l'intensification des combats dans le Nord. Elle a reconnu les efforts déployés par le gouvernement pour entamer des négociations informelles au niveau décisionnel avec les organisations armées ethniques signataires.