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Le Président d'Haïti promet de lutter contre la corruption

Le Président de Haïti, Jovenel Moïse, devant l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo : ONU/Cia Pak
Le Président de Haïti, Jovenel Moïse, devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

Le Président d'Haïti promet de lutter contre la corruption

Développement durable (ODD)

Pour sa deuxième intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président haïtien, Jovenel Moïse, a réitéré jeudi sa détermination à mettre son pays sur les rails d’un développement durable.

Ce développement durable, selon M. Moïse, passe par une « lutte inlassable, acharnée et opiniâtre » contre la corruption sous toutes ses formes.

« La bataille contre la corruption entamée depuis le 7 février 2017 ne saurait rester un vœu pieux », a martelé le chef de l’Etat en référence à la date du début de son mandat présidentiel. « C’est une bataille qui nous permettra de léguer à la génération future, un pays meilleur où il fera bon vivre ». 

Depuis son accession à la Présidence de la République, Jovenel Moïse a dit n’avoir eu de cesse d'œuvrer à la consolidation de l’Etat de droit, à l’approfondissement des conquêtes démocratiques et à la promotion des droits de l’homme, pleinement convaincu de « l’absolue nécessité » de moderniser la structure économique, sociale et politique pour sortir le pays du piège du sous-développement.

« Je ne ménage aucun effort pour assurer la stabilité des institutions et créer un environnement sûr et stable, propice à l'investissement et au redémarrage de la croissance », a dit le Président haïtien vantant les mérites de sa « stratégie novatrice » de la Caravane du changement, qui vise « à mettre toutes les ressources de l’Etat au service du peuple », malgré un contexte de raréfaction des moyens et de forte pression des besoins.

Mais M. Moïse a reconnu que l'atonie de la croissance économique continue de peser lourdement sur sa stratégie nationale de développement et de pérennisation de la paix. « Le pays est en effet confronté à des défis interreliés et de grande ampleur. A cela s'ajoutent la pression démographique, l’urbanisation galopante, la dégradation de l'environnement, l’extrême vulnérabilité aux catastrophes naturelles » a dit le chef d’Etat haïtien, rappelant que le tremblement de terre de 2010 a causé des dommages estimés à 120% du PIB et que le cyclone Matthew en 2016 a causé des dégâts équivalents à 32% du PIB. « Cette vulnérabilité structurelle n'est pas sans conséquences », a-t-il précisé.

La communauté internationale invitée à repenser son aide au développement

M. Moïse a rappelé qu’Haïti, en tant que petit pays insulaire, est particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique, émettant peu de gaz à effet de serre, mais subissant « la majeure partie des dégâts causés par des ouragans devenus plus fréquents et plus violents ».

A l’occasion de cette 73e session de l’Assemblée générale, M. Moïse a appelé les Etats membres « à repenser l’aide au développement d’Haïti ».

« Je lance un appel pressant à nos partenaires de la communauté internationale pour la poursuite d'une solidarité active avec le peuple haïtien dans le cadre d'un programme d'aide renouvelé, cohérent, substantiel, car il sera aligné sur les priorités nationales et mis en œuvre en étroite collaboration avec les institutions nationales et le secteur privé des affaires, mieux adapté aux réalités du terrain », a dit le chef d’Etat haïtien. Un « changement de paradigme », qui selon M. Moïse contribuera à atteindre les Objectifs de développement durable visant à éliminer la pauvreté d’ici 2030.

Sur le plan sanitaire, le Président haïtien a souligné que 20 millions de dollars sont nécessaires pour l’établissement de 122 centres de santé afin de répondre aux besoins de la population au niveau des communes. « Je profite aussi pour interpeller la communauté internationale sur l’obligation de mobiliser les ressources pour éliminer le choléra introduit par la MINUSTAH en Haïti et pour compenser les victimes », a-t-il ajouté.