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RDC : les violations des droits de l'homme ont fortement augmenté au mois d’août (ONU)

Des forces de sécurité à Kinshasa pendant des manifestations en République démocratique du Congo (RDC) en décembre 2016 (archives).
Photo: MONUSCO
Des forces de sécurité à Kinshasa pendant des manifestations en République démocratique du Congo (RDC) en décembre 2016 (archives).

RDC : les violations des droits de l'homme ont fortement augmenté au mois d’août (ONU)

Droits de l'homme

A quelques mois des élections présidentielles prévues le 23 décembre 2018, la République démocratique du Congo (RDC)  a connu une augmentation importante des violations des droits de l’homme, a indiqué à Kinshasa le Directeur du Bureau conjoint des Nations unies et représentant du Haut-commissaire des droits de l’homme (BCNUDH ), Abdoul Aziz Thioye.

« Ce qu’il faut retenir pour ce mois d’août 2018, c’est l’augmentation générale du nombre de violations des droits de l’homme. Le Bureau conjoint a documenté 620 violations des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire, soit une hausse par rapport à juillet 2018, où nous avons enregistre 515 violations des droits de l’homme », a détaillé Abdoul Aziz Thioye, lors d'une conférence de presse mercredi.

 Le nombre de violations commises par les agents de l’Etat en août 2018 a presque doublé par rapport à juillet

Selon le chef du BCNUDH , le nombre d’agents de l’Etat, des  forces armées (FARDC) et de la police nationale responsables des violations des droits de l’homme a quasiment doublé pendant le mois d’août et dépasse celui des groupes armés, au cours de la même période.

« Le nombre de violations commises par les agents de l’Etat en août 2018 a presque doublé par rapport à juillet et ils sont responsables de près de 66% des violations documentées à travers le pays. Une baisse du nombre de cas d’atteintes attribuables aux groupes armés, responsables des 34% restants, a été documentée », a ajouté Abdoul Aziz Thioye.

Toujours selon ce rapport, le Bureau conjoint a apporté son appui aux juridictions civiles et militaires en août dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Ainsi, au moins 29 militaires et 13 policiers ont été condamnés pour des faits constitutifs de violations des droits de l’homme.

Renforcement des capacités de la société civile

En août 2018, le BCNUDH a organisé ou pris part à au moins 56 activités de renforcement des capacités des organisations de la société civile et des acteurs étatiques et non-étatiques sur les droits de l’homme, parfois conjointement avec d’autres sections de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) et des partenaires externes.

Elles ont porté notamment sur les notions de base des droits de l’homme, les principes de base d'enregistrement et de surveillance des violations des droits de l’homme, les droits de l’homme et les libertés publiques en période électorale, la promotion des droits des femmes et la lutte contre les violences sexuelles, la protection des civils, et l’assistance aux victimes, aux témoins et aux défenseurs des droits de l’homme en RDC.

Au total, ces activités ont connu la participation de plus de 2.860 personnes, dont au moins 982 femmes (soit 35%).

Dans le cadre de son programme de protection, le BCNUDH a traité 20 cas de menaces et violations des droits de l’homme à l’encontre de 40 personnes, dont cinq femmes, parmi lesquelles 29 défenseurs des droits de l’homme, 10 victimes de violations et un journaliste, sur l’ensemble du territoire de la RDC.