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L’ONU appelle les Etats à lutter davantage contre la corruption pour maintenir la paix internationale

Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres (à gauche) devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres (à gauche) devant le Conseil de sécurité.

L’ONU appelle les Etats à lutter davantage contre la corruption pour maintenir la paix internationale

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé lundi les Etats à faire davantage pour lutter contre la corruption dans le cadre des efforts pour maintenir la paix et la sécurité internationale, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à cette question.

« Nous devons tous faire davantage pour lutter contre la corruption, renforcer la gouvernance et mettre en place des institutions fiables qui garantissent la probité et le progrès pour tous », a déclaré M. Guterres devant les membres du Conseil.

Il a rappelé que, selon des chiffres du Forum économique mondial, le coût de la corruption est d’au moins 2.600 milliards de dollars, soit 5% du produit intérieur brut mondial. Et selon la Banque mondiale, les entreprises et les particuliers paient plus de mille milliards de dollars en pots de vin chaque année.

« La corruption est liée à de nombreuses formes d’instabilité et de violence, telles que le trafic illicite d’armes, de drogues et de personnes. Les liens entre corruption, terrorisme et extrémisme violent ont été maintes fois reconnus par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale », a noté M. Guterres.

Des enquêtes menées par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont révélé que la corruption de fonctionnaires était particulièrement forte dans les zones touchées par les conflits.

Affiche anticorruption en Namibie.
Photo Banque mondiale/Philip Schuler
Affiche anticorruption en Namibie.

 

Le Secrétaire général a appelé les Etats membres à être aux avant-postes de la lutte contre la corruption. « Il est particulièrement important de renforcer les capacités des commissions nationales de lutte contre la corruption et les efforts en matière de poursuites judiciaires. Les gouvernements peuvent également renforcer les efforts de lutte contre la corruption en veillant à l’indépendance du système judiciaire, à une société civile dynamique, à la liberté des médias et à une protection efficace des lanceurs d’alerte », a-t-il souligné.

Selon lui, la communauté internationale peut compléter ces efforts « en luttant plus efficacement contre le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et les flux financiers illicites ».

Le chef de l’ONU a rappelé qu’il avait appelé à des efforts accrus en matière de prévention des conflits. « Dans cet esprit, la lutte contre la corruption et la résolution des problèmes de gouvernance, qui sont à la base de nombreux conflits, doivent faire partie des approches préventives. C’est l’occasion de créer une base solide de confiance et de responsabilité et d’accroître la résilience de la société face aux crises », a-t-il dit. « Dans les opérations de paix, notre engagement devrait être conçu et mis en œuvre avec une perspective anti-corruption plus claire afin de renforcer une culture de responsabilité et de respect de l’Etat de droit ».

S’agissant de la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui compte désormais 186 Etats parties après quinze ans d’existence, le Secrétaire général a encouragé tous les États membres à afficher « une plus grande détermination pour assurer sa mise en œuvre ».