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Nicaragua : l’OEA prévient le Conseil de sécurité du risque d’une crise migratoire

Des manifestants à Managua, au Nicaragua, en juillet 2018.
Photo Articulo 66
Des manifestants à Managua, au Nicaragua, en juillet 2018.

Nicaragua : l’OEA prévient le Conseil de sécurité du risque d’une crise migratoire

Droits de l'homme

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation au Nicaragua, un haut responsable de l’Organisation des Etats américains (OEA) a fait part mercredi de l’inquiétude de l’organisation régionale concernant les violations des droits de l’homme dans ce pays et a prévenu du risque d’une crise migratoire.

Le directeur de cabinet du Secrétaire général de l’OEA, Gonzalo Koncke, a indiqué que les pays membres de son organisation sont extrêmement inquiets de l’escalade des tensions et de la détérioration de la situation économique et des droits de l’homme au Nicaragua.

Plus de 300 personnes ont perdu la vie, dont 21 agents de police, dans ce pays d’Amérique centrale touché par des violences depuis avril 2018.

Le Secrétariat général de l’OEA suit de près la situation au Nicaragua et a mobilisé les ressources dont il dispose pour favoriser le rétablissement de l’Etat de droit dans ce pays. Il a également mis en place un mécanisme de suivi de la situation des droits de l’homme ainsi qu’un groupe interdisciplinaire d’experts pour faciliter le dialogue, a précisé M. Koncke.

Le Conseil permanent de l’OEA a aussi réitéré sa vive préoccupation par rapport à la situation des droits de l’homme et les abus des forces de l’ordre observés au Nicaragua. L’OEA travaille avec les autorités nicaraguayennes pour prendre les mesures nécessaires pour mener des réformes électorales et identifier les auteurs de violations des droits de l’homme.

« Les problèmes que connaît le Nicaragua inquiètent toute la région », a dit M. Koncke qui a regretté que malgré toutes les démarches entreprises, la situation ne semble pas s’arranger.

La Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a conclu que le Nicaragua a violé entre autres le droit à la santé et à l’accès à la justice de son peuple. Les conclusions de la CIDH sur les violations répétées de droits de l’homme retirent toute légitimité au gouvernement actuel, a affirmé M. Koncke, qui a jugé impératif de sortir de cette impasse en coopérant avec le groupe d’experts de l’OEA.

L’OEA est convaincue qu’il ne sera pas possible de trouver une solution à la situation au Nicaragua sans prendre en considération la volonté du peuple, par le biais d’élections crédibles. L’organisation panaméricaine espère que les réformes électorales pourront être menées à bien d’ici janvier 2019 et plaide en faveur de la participation de la conférence épiscopale du Nicaragua à ce processus.

« Le gouvernement du Nicaragua peut choisir la voie démocratique pour une sortie de crise mais, à défaut, il y a un véritable risque de crise migratoire », a averti M. Koncke, insistant sur le fait que l’Amérique centrale n’est pas à même de faire face à une telle hypothèse.