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Yémen : le Chef des droits de l’homme de l’ONU déplore le raid aérien meurtrier contre un bus scolaire à Saada

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Zeid Al Hussein.
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Zeid Al Hussein.

Yémen : le Chef des droits de l’homme de l’ONU déplore le raid aérien meurtrier contre un bus scolaire à Saada

Droit et prévention du crime

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déploré l’attaque ayant frappé jeudi un bus sur un marché dans le nord du Yémen.

« Ce raid aérien de la Coalition a visé un bus transportant des enfants sur le marché de Dahyan à Saada, faisant 40 morts et 60 blessés », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse ce vendredi à Genève. Selon Liz Throssell, la plupart de ces victimes sont des enfants âgés de moins de 15 ans.

Ces derniers décès d’enfants dans la province de Saada par une frappe aérienne de la coalition saoudienne interviennent dans un climat d’une récente augmentation du nombre de victimes civiles, notamment depuis la semaine dernière. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, cela montre de manière tragique que le conflit continue de briser la vie des Yéménites.

Lors des attaques de la semaine dernière dans la ville portuaire de Hodeïda, les services du Haut-Commissaire Zeid ont ainsi documenté le décès d’au moins 41 civils, dont six enfants et plus d’une centaine de blessés dont une vingtaine de gamins enfants.

Des civils victimes d’attaques aux obus de mortier lancés à différents endroits du district d’Al Hawak, une ville contrôlée par les Houthis. Pour les services du Haut-Commissaire Zeid, toute attaque visant des civils qui ne participent pas directement à des hostilités constitue un crime de guerre.

Dans ces conditions, les services du Haut-Commissaire invitent, une nouvelle fois, toutes les parties au conflit à prendre toutes les précautions possibles pour éviter et minimiser l’impact des violences sur les civils. Ils rappellent également aux belligérants que les hôpitaux doivent être respectés et protégés en toutes circonstances.

En plus de leur impact immédiat, les attaques contre les hôpitaux et autres installations médicales ont un impact à long terme sur la disponibilité et l’accessibilité des services de santé.

Plus de 17.000 civils tués

Depuis le début du conflit en mars 2015, l’ONU a recensé 17.062 victimes civiles - 6 592 morts et 10 470 blessés. La majorité de ces victimes - 10 471 - résultaient de frappes aériennes menées par la Coalition dirigée par l’Arabie saoudite.

Par ailleurs, les autorités de facto de Sanaa ont refusé en juin dernier de renouveler le visa du chef du Bureau de l’ONU aux droits de l’homme dans ce pays. « Depuis lors, il n’a pas été en mesure de réintégrer le pays. Ils n’ont fourni aucune raison pour leur décision et nos demandes de réexamen ont, à ce jour, été sans réponse », regrette Liz Throssell.

« Cela a avivé nos inquiétudes pour la sécurité de notre personnel et des observateurs sur le terrain à Sanaa et dans d’autres gouvernorats du Yémen », conclut la porte-parole du Haut-Commissariat.

Dans ce conflit en cours dans l’un des pays les plus pauvres du monde, l’UNICEF a averti que les conséquences sont particulièrement graves pour les enfants. « Chaque jour au Yémen, les enfants meurent de faim, les enfants meurent à cause du niveau de violence et de ses conséquences », a déclaré le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

Selon Christophe Boulierac, « 1,8 million d’enfants risquent de souffrir de maladies diarrhéiques, 1,3 million d’enfants risquent la pneumonie, plus de quatre millions d’enfants ont un besoin urgent d’aide scolaire. Donc, tout acte de violence au Yémen, toute attaque sur une installation fournissant de l’eau menace indirectement la vie des enfants. »