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Territoire palestinien occupé et Israël : des responsables de l’ONU appellent au respect des droits de l’enfant

12 juillet 2018 : Hamid, 8 ans, regarde, depuis le toit de sa maison, la vieille ville d'Hébron. La circulation des personnes et l'accès à l'école des enfants sont affectés par les points de contrôle situés dans la vieille ville de Cisjordanie.
UNICEF/Ahed Izhiman
12 juillet 2018 : Hamid, 8 ans, regarde, depuis le toit de sa maison, la vieille ville d'Hébron. La circulation des personnes et l'accès à l'école des enfants sont affectés par les points de contrôle situés dans la vieille ville de Cisjordanie.

Territoire palestinien occupé et Israël : des responsables de l’ONU appellent au respect des droits de l’enfant

Droits de l'homme

Les droits de l’enfant continuent d’être violés dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et en Israël, selon trois responsables de l'ONU dans la région qui ont appelé mercredi toutes les parties à prendre des mesures concrètes pour « permettre aux enfants de vivre sans peur et d’exercer tous leurs droits ».

Dans une déclaration commune, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies dans le Territoire palestinien occupé , Jamie McGoldrick ; le chef du bureau des droits de l'homme de l'ONU (HCDH) dans ce territoire, James Heenan et la Représentante spéciale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)  dans l'État de Palestine, Geneviève Boutin, se sont déclarés « profondément préoccupés » par les informations faisant état d'enfants tués ou grièvement blessés, certains âgés de 11 ans seulement dans les zones administrées par les Palestiniens .

Ils ont également dénoncé le fait que « les enfants en Israël sont exposés à la peur, au traumatisme et aux blessures graves ».

« Ce mois-ci, sept enfants palestiniens ont été tués par des tirs à balles réelles et des tirs israéliens », ont-ils précisé, ajoutant que « deux Israéliennes de 14 et 15 ans auraient également été blessées par des roquettes et des obus de mortier lancés sans discrimination vers Israël ».

Selon les chiffres fournis par les agences de l’ONU dans la région, depuis le 30 mars, début des manifestations contre le blocus de longue date imposé par Israël à Gaza et la détérioration des conditions de vie sur ce territoire, 26 enfants palestiniens ont été tués.

21 enfants ont été abattus pendant les manifestations, et cinq autres ont été tués par des bombardements israéliens ou en dehors des manifestations. Au cours de la même période, des centaines d'autres enfants ont été blessés par des balles réelles.

« Un certain nombre de ces enfants souffriront d’incapacités permanentes, y compris à la suite de l'amputation de leurs membres », ont déclaré les responsables de l'ONU. « Des milliers de personnes ont besoin d'une assistance psychosociale urgente, de soins médicaux spécialisés et d'un soutien pour leur réadaptation ».

Début d’année scolaire difficile

Les trois responsables onusiens soulignent que « partout dans le territoire palestinien occupé, mais « particulièrement dans la bande de Gaza », les enfants sont « privés de tous les droits ».

« Les familles font face à quatre heures d'électricité par jour dans la chaleur étouffante, l'eau potable propre est chère et difficile à trouver. Le début de l'année scolaire dans un mois sera très difficile pour des dizaines de milliers de familles qui n'ont pas les moyens d'acheter des fournitures scolaires de base », ont déclaré M. McGoldrick, M. Heenan et Mme Boutin.

En outre, ils ont déploré « l’utilisation trop souvent cynique des enfants dans la rhétorique politique et la propagande de tous les côtés », citant l'appel lancé par les organisateurs de la « Grande marche du retour » pour que « les Palestiniens manifestent sous la bannière de nos enfants martyrs », et l'exposition des enfants à la violence.

« Les enfants ne devraient jamais être la cible de la violence et ne doivent pas être exposés à un risque de violence, ni être encouragés à participer à la violence », peut-on lire dans la déclaration conjointe d’OCHA, du HCDH et de l’UNICEF.

Les enfants ne devraient jamais être la cible de la violence et ne doivent pas être exposés à un risque de violence, ni être encouragés à participer à la violence

« Nous appelons Israël, ainsi que l'Autorité palestinienne et les autorités du Hamas à Gaza à faire passer les droits des enfants avant toute autre considération et à prendre des mesures immédiates pour alléger leurs souffrances », ont déclaré M. McGoldrick, M. Heenan et Mme Boutin.

« Respecter les droits des enfants et s'abstenir d'instrumenter leur sort devrait être une priorité pour tous », ont-ils insisté, soulignant que le contexte israélo-palestinien ne constitue « pas une exception ».

De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a informé le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien des nombreuses violations des droits humains auxquelles sont confrontés les femmes, les enfants et les hommes vivant dans le territoire palestinien occupé.