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L’ONU réclame un corridor de sécurité pour 140.000 civils pris au piège dans le sud-ouest de la Syrie

Des familles fuyant l'escalade des violences à Daraa installent des tentes à la frontière sud-ouest de la Syrie.
Photo UNICEF: Alaa Al-Faqir
Des familles fuyant l'escalade des violences à Daraa installent des tentes à la frontière sud-ouest de la Syrie.

L’ONU réclame un corridor de sécurité pour 140.000 civils pris au piège dans le sud-ouest de la Syrie

Aide humanitaire

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé aujourd’hui à tous les belligérants du conflit syrien de permettre à des milliers de civils de quitter les zones de combat du sud-ouest de la Syrie afin qu’une aide puisse leur être fournie. Près de 140.000 personnes restent bloquées et ont besoin d’une assistance.

« Ces personnes ont besoin d’un passage sûr hors des zones de combats, ainsi que d’une aide humanitaire immédiate, d’une protection et d’un abri. Une augmentation de l’aide est nécessaire et le HCR continue de plaider en faveur d’un accès durable pour les acteurs humanitaires », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), lors d’un point de presse ce vendredi à Genève.

Le HCR s’est également dit disposé à discuter avec la Syrie et la Russie de leur projet de création de centres d’accueil pour les exilés syriens qui souhaitent regagner leur patrie tout en soulignant que leur sécurité devait être garantie.

« Le HCR a pris note de l’annonce faite mercredi par les autorités syriennes et russes concernant l’établissement d’un centre en Syrie pour aider les réfugiés qui rentrent chez eux », a ajouté Andrej Mahecic.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés n’a pas encore vu les détails de ce plan, mais s’est dit prête à engager des discussions avec les gouvernements de la Syrie et de la Fédération de Russie.

Plus de 760.000 Syriens rentrés chez eux de janvier à juin

S’il admet que « les réfugiés ont toujours le droit de rentrer chez eux », le HCR estime toutefois que « tout plan visant à permettre aux réfugiés d’exercer ce droit doit être conforme aux normes internationales - ce qui signifie que les retours doivent être volontaires, se dérouler dans des conditions sûres et dignes et ces retours doivent être durables ».

Selon l’Agence onusienne basée à Genève, il est essentiel que les retours de réfugiés et de déplacés internes ne fassent pas sous pression ou soient précipités et prématurés.

« Les réfugiés doivent être en mesure de faire un choix libre et éclairé sur leur avenir. Des éléments de base pour soutenir ces retours volontaires et les rendre durables doivent être en place », fait remarquer le HCR.

Par ailleurs, l’Agence des Nations pour les réfugiés note que de 13.000 Syriens réfugiés dans des pays voisins sont retournés en Syrie au cours du premier semestre. Ils viennent s’ajouter aux 750.000 déplacés internes qui sont aussi rentrés dans leurs foyers de janvier à fin juin dernier.

Avec d’autres acteurs, l’Agence onusienne apporte une assistance, du matériel et dans certains cas une aide administrative, a précisé le porte-parole du HCR.  Elle a étendu déjà en 2017 son dispositif pour anticiper cette situation.