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Soudan du Sud : le Conseil de sécurité impose un embargo sur les armes

Un enfant entre des Casques bleus ghanéens dans un camp de fortune à côté d'une base de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) à Leer.
Photo MINUSS/Eric Kanalstein
Un enfant entre des Casques bleus ghanéens dans un camp de fortune à côté d'une base de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) à Leer.

Soudan du Sud : le Conseil de sécurité impose un embargo sur les armes

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité a reconduit vendredi jusqu’au 31 mai 2019 les sanctions applicables au Soudan du Sud, désormais élargies à un embargo sur les armes, une mesure qui avait été envisagée dès la création de ce régime, en mars 2015, mais avait suscité depuis la division de ses membres.

En adoptant, par neuf voix pour et cinq abstentions – Bolivie, Chine, Éthiopie, Guinée équatoriale, et Fédération de Russie – la résolution 2428 (2018), le Conseil a donc décidé que tous les États Membres doivent prendre, « dès aujourd’hui », les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert au Soudan du Sud, « d’armements et de matériels connexes de tous types ». 

Les interdictions de voyager et le gel des avoirs sont maintenues, et deux individus supplémentaires sont visés : Malek Ruben Riak, Chef d’état-major général adjoint à la logistique et Inspecteur général de l’Armée ; et Paul Malong Awan ancien chef d’état-major de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et ex-gouverneur de l’État du Bahr el-Ghazal septentrional.

Tous deux sont accusés « d’avoir mené des activités ou des politiques ayant pour but ou pour effet d’étendre ou de prolonger le conflit au Soudan du Sud, ou de faire obstacle à la réconciliation, aux pourparlers ou au processus de paix ».

Bien que le texte n’ait obtenu aucune voix contre, il a été vigoureusement dénoncé par plusieurs membres du Conseil, notamment l’Éthiopie, qui a alerté des conséquences potentielles des sanctions sur la région.

Le représentant du Soudan du Sud a qualifié quant à lui cette résolution de « camouflet », dont l’adoption donne à penser que le Conseil « serait du côté » de l’opposition, au moment où elle est en négociations avec le gouvernement. Il a cependant annoncé être en mesure de pouvoir annoncer dans les jours à venir de « bonnes nouvelles » en provenance de Khartoum, où a été signée le 27 juin d’une Déclaration d’accord entre les parties au conflit.

La résolution adoptée aujourd’hui proroge également jusqu’au 1er juillet 2019 le mandat que le Conseil a confié au Groupe d’experts chargé notamment de suivre l’application des mesures de sanctions.