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La première conférence mondiale des chefs de l’antiterrorisme permettra de renforcer la coopération (ONU)

Des Iraquiens sortent de leur maison détruite quelques minutes après qu'un kamikaze de l'EIIL a fait exploser son véhicule dans la rue devant leur domicile dans le quartier d'Al Andalus à Mossoul, en Iraq (archives).
Photo HCR/Ivor Prickett
Des Iraquiens sortent de leur maison détruite quelques minutes après qu'un kamikaze de l'EIIL a fait exploser son véhicule dans la rue devant leur domicile dans le quartier d'Al Andalus à Mossoul, en Iraq (archives).

La première conférence mondiale des chefs de l’antiterrorisme permettra de renforcer la coopération (ONU)

Paix et sécurité

Les chefs d'agences de lutte contre le terrorisme du monde entier se réuniront pour la première fois la semaine prochaine au siège de l'ONU à New York, afin de mettre en commun expertise, ressources et idées pour lutter contre le fléau du terrorisme international.

Dans un entretien accordé à ONU Info en prélude à ce forum historique, le chef du Bureau de la lutte contre le terrorisme de l’ONU, créé il y a un an, a déclaré que cette conférence donnerait à ceux qui mènent la lutte du niveau local au niveau international la chance d’afficher leur « unité » et de discuter entre professionnels.

Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint et chef du Bureau de la lutte contre le terrorisme, a estimé que pour vaincre les groupes terroristes tels que l'Etat islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), appelé aussi Daech, qui a été pratiquement expulsé d'Iraq au cours de l’année écoulée, il faut impliquer aussi bien les communautés locales que l'État et la coopération internationale. « Seul ce type d'approche peut être complet », a-t-il dit.

Vladimir Voronkov, chef du Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies, devant le Conseil de sécurité (archives).
Photo : ONU/Loey Felipe
Vladimir Voronkov, chef du Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies, devant le Conseil de sécurité (archives).

 

La Conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, qui aura lieu jeudi et vendredi prochains, se concentrera sur le renforcement de la coopération « pour combattre une menace terroriste en évolution ».

Des représentants de la société civile et des experts dans le domaine se joindront à « la majorité des chefs d'agences du monde entier », a déclaré M. Voronkov. Selon lui, cela est essentiel pour assurer un front uni sur la meilleure façon d'aller de l'avant et de renforcer la résilience.

« Il est important d'avoir des projets de renforcement des capacités » pour construire « un environnement résilient », a déclaré le chef de la lutte antiterroriste de l'ONU, ajoutant que cela aiderait considérablement les pays qui ont besoin d'aide « pour expulser les groupes terroristes et fermer les cellules terroristes ».

« Je pense qu’après la défaite de l'EIIL, la construction d’une société résiliente, d’un Etat résilient, c'est la principale tâche de la lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré.

Des participants à une marche pour la liberté et solidarité à Paris en 2015 après une attaque terroriste contre le magazine Charlie Hebdo.
Photo UNESCO/C. Darmouni
Des participants à une marche pour la liberté et solidarité à Paris en 2015 après une attaque terroriste contre le magazine Charlie Hebdo.

 

Interrogé sur la lutte contre les terroristes dans le cyberespace et contre le recrutement et la propagande en ligne, le Secrétaire général adjoint a déclaré que la coopération avec le secteur privé et en particulier les multinationales telles que Facebook et Google était essentielle.

Elles font un « travail très important à cet égard », a-t-il dit, ajoutant qu’il était également d’augmenter le nombre de pays qui sont activement impliqués dans des domaines spécifiques de la lutte contre le terrorisme.

La semaine prochaine, des États membres vont organiser également des sessions thématiques, sur la lutte contre le financement du terrorisme ; la prévention de l'extrémisme violent et de l'incitation à la violence ; la défense des droits de ceux qui ont survécu à des attaques terroristes ; et la lutte contre l'utilisation d'Internet par les terroristes.

Dans son entretien avec ONU Info, M. Voronkov a également souligné combien il était important d'atteindre les jeunes qui pourraient être attirés par l’extrémisme, en disant que les jeunes dans les zones de forte activité militante telles que le nord du Mali doivent être atteints au niveau local, pour contrer la propagande terroriste.

« Je pense que c'est très important sous cet angle des droits de l'homme, de montrer que ces êtres humains ne sont pas dans une situation très facile, parce que leurs vies ont été mises en danger » par des terroristes et des recruteurs de groupes armés, a-t-il dit.