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La République centrafricaine se prépare pour barrer la route à Ebola (OMS)

Le 5 juin 2018, des mobilisateurs sociaux soutenus par l'UNICEF s'adressent à un groupe d'enfants dans le centre de Mbandaka, République démocratique du Congo,  pour expliquer comment éviter de contracter le virus Ebola.
UNICEF/Mark Naftalin
Le 5 juin 2018, des mobilisateurs sociaux soutenus par l'UNICEF s'adressent à un groupe d'enfants dans le centre de Mbandaka, République démocratique du Congo, pour expliquer comment éviter de contracter le virus Ebola.

La République centrafricaine se prépare pour barrer la route à Ebola (OMS)

Santé

« La République centrafricaine a bien commencé le travail pour faire face à une éventuelle flambée de la maladie à virus Ebola, » a dit Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à la fin d’une visite éclair dans le pays mardi. « Mais il faut rester très vigilant, et consolider le travail commencé ».

Pendant sa visite, qui a eu lieu un mois après l’annonce de la neuvième épidémie d’Ebola dans la République démocratique du Congo (RDC), le chef de l'OMS a pu voir le niveau de préparation en Centrafrique.

Il a visité le Centre de traitement des épidémies qui pourrait prendre en charge d’éventuelles personnes malades d’Ebola ; les activités de surveillance mises en place au port fluvial d’Ouango Sao, un important point d’arrivée pour des bateaux en provenance de la RDC ; et la capacité de l’Institut Pasteur de Bangui de faire l’investigation et les analyses de laboratoire en cas de suspicion d’Ebola.

Plusieurs activités sont planifiées pour les jours qui viennent : des formations pour les agents de santé pour la prise en charge des patients malades d’Ebola ; l’installation de tentes d’isolement ; et la mise en place de dispositifs de prévention d’infection (par exemple des lave-mains) dans les zones prioritaires dans le sud-ouest du pays. La sensibilisation du grand public aux mesures de prévention, déjà commencée, sera aussi renforcée. 

Une personne sur deux a besoin de soutien humanitaire

La visite, la première par un Directeur général de l’OMS depuis 23 ans, était aussi l’occasion pour constater la capacité du pays à faire face aux urgences de santé publique. Ceci a été évoqué lors de rencontres avec le Président Faustin-Archange Touadéra, le Ministre de la santé et de la population, Pierre Somse, les partenaires humanitaires et la société civile.

En République centrafricaine, l’espérance de vie est seulement de 53 ans ; moins de 50% d’enfants sont vaccinés contre la polio, la diphtérie et le tétanos ; et 1 personne sur 25 parmi les 15-49 ans est atteinte du VIH. Le paludisme et les maladies diarrhéiques sont de très grandes causes de maladie infantiles et le taux de mortalité maternelle est le deuxième le plus élevé du monde. 

La situation sécuritaire est très préoccupante. On estime que 1 personne sur 4 est déplacée et 1 personne sur 2 a besoin de soutien humanitaire. Les agressions contre le personnel de santé et les acteurs humanitaires sont récurrentes. Le Dr Tedros a décrit la situation en République centrafricaine comme «une crise négligée » et a souligné l’importance d’une meilleure prise de conscience par la communauté internationale. 

Les questions d’accès aux soins, les ressources humaines et le renforcement du système de santé ont été aussi au centre des échanges entre les autorités gouvernementales et le Directeur général de l'OMS. L’agence onusienne va renforcer sa collaboration avec le Ministère de la santé pour mettre en œuvre le Plan intérimaire de santé élaboré par le gouvernement.