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RDC : à ce stade, l'épidémie d'Ebola n’est pas une urgence de santé publique internationale (OMS)

Un agent de santé à l'hôpital de Bikoro, épicentre de la dernière épidémie d'Ebola en RDC. L'hôpital de Bikoro a bouclé une salle pour diagnostiquer des patients Ebola suspectés et fournir un traitement.
UNICEF/Mark Naftalin
Un agent de santé à l'hôpital de Bikoro, épicentre de la dernière épidémie d'Ebola en RDC. L'hôpital de Bikoro a bouclé une salle pour diagnostiquer des patients Ebola suspectés et fournir un traitement.

RDC : à ce stade, l'épidémie d'Ebola n’est pas une urgence de santé publique internationale (OMS)

Santé

Convoqué par l’OMS, le Comité d’urgence du règlement sanitaire international (RSI) a conclu vendredi que l’épidémie d’Ébola en RDC ne constitue pas pour le moment une urgence de santé publique de portée internationale. Le Comité met toutefois en garde contre le risque élevé de propagation.

La réunion du Comité d’urgence a été convoquée après la confirmation cette semaine d'un cas d’Ebola à Mbandaka, la capitale de la province de l’Équateur. Située au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), la ville compte 1,2 million d’habitants. Ce recensement d’un premier cas d’Ébola en zone urbaine, où les risques de propagation sont plus élevés, a poussé le chef de l'OMS, Tedros Ghebreyesus, à convoquer la réunion du Comité.

« Sur les conseils du Comité d'urgence du RSI, j'ai décidé de ne pas déclarer une urgence de santé publique de portée internationale sur Ebola en RDC pour le moment », a déclaré le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, sur son compte officiel Twitter.

Dans un communiqué publié par l’OMS à l’issue de sa réunion, le Comité souligne que « le risque de propagation internationale est particulièrement élevé », la ville de Mbandaka étant située à proximité du fleuve Congo et à l’intersection de voies de circulation dans une région ou les frontières sont poreuses. « Neuf pays voisins de la RDC, notamment le la République du Congo (Brazzaville) et la République centrafricaine, ont été informés qu'ils couraient un risque élevé de propagation et ont reçu du matériel et du personnel », précise le Comité.

Après délibération, le Comité a souligné les énormes défis logistiques rencontrés compte tenu des infrastructures médiocres et de l'éloignement de la plupart des cas actuellement signalés. Ces facteurs affectent la surveillance, la détection et la confirmation des cas, la recherche des contacts et l'accès aux vaccins et aux agents thérapeutiques, relève le Comité.

Des raisons d’espérer malgré les énormes défis logistiques

Le Comité d’urgence estime cependant que la réponse du gouvernement de la RDC, de l'OMS et de ses partenaires face à cette dernière épidémie d’Ebola a été « rapide et complète ».

En outre, il fait valoir que les interventions en cours donnent de bonnes raisons de croire que l'épidémie peut être maîtrisée, notamment grâce à une surveillance accrue, l’établissement de sites de gestion des cas, le déploiement de laboratoires mobiles, l’engagement accru des dirigeants communautaires, l’établissement d'un pont aérien et a d’autres interventions planifiées.

De plus, le Comité fait valoir que les préparations avancées pour l'utilisation du vaccin expérimental constituent une autre source d'optimisme pour le contrôle du virus.

A ce stade, le Comité souligne l’importance de ne pas mettre en place de restrictions sur les voyages ou les échanges commerciaux internationaux depuis ou vers la RDC, « qui a besoin de notre soutien et de notre solidarité », a souligné le Dr. Tedros sur son compte Twitter. Néanmoins, si l'épidémie se développe de manière significative ou se propage en dehors de la RDC, le comité d'urgence sera de nouveau convoqué, prévient l’OMS.

L’épidémie d’Ebola en cours en RDC est la neuvième que connait le pays depuis les quatre dernières décennies. Le ministère de la Santé de la RDC a déclaré l'existence de cette nouvelle épidémie d’Ebola le 8 mai dans la province de l’Équateur.

À ce jour, plus de 45 cas d’Ebola ont été observés y compris chez trois travailleurs de la santé et 25 décès ont été signalés. Sur ces 45 cas, l'OMS en a confirmé 14.