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RDC : un laboratoire mobile déployé à Bikoro pour détecter le virus Ebola

Les agents de santé se préparent à soigner les patients d'Ebola à l'hôpital de Bikoro, l'épicentre de la dernière épidémie du virus en RDC.
UNICEF/Mark Naftalin
Les agents de santé se préparent à soigner les patients d'Ebola à l'hôpital de Bikoro, l'épicentre de la dernière épidémie du virus en RDC.

RDC : un laboratoire mobile déployé à Bikoro pour détecter le virus Ebola

Santé

Suite à l’épidémie d’Ebola qui touche la République démocratique du Congo (RDC), un laboratoire mobile a été envoyé sur place à Bikoro afin de procéder à des diagnostics plus précoces de la maladie, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mardi à Genève.

Cette agence spécialisée onusienne a également déployé une cinquantaine d’experts en santé publique pour soutenir la réponse du ministère de la Santé.

« Des logisticiens de l’OMS sont sur place depuis le 9 mai pour former le personnel sanitaire de Bikoro à la prévention et au contrôle des infections (utilisation d’équipements de protection individuelle et isolement des établissements de santé) », a déclaré Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS.

Sur le terrain, le nombre de cas potentiels n’a pas évolué dans les régions reculées, a précisé le porte-parole de l’organisation. À la date du 15 mai, un total de 41cas de maladie à virus Ebola ont été signalés dans la zone au cours des cinq dernières semaines, dont 2 cas confirmés, 20 cas probables (dont 19 décès), et 19 cas présumés.

Les personnes qui ont été en contact avec les malades ainsi que le personnel médical doivent être vaccinées le plus rapidement possible, selon l’OMS. Des doses d’un vaccin expérimental ont été envoyées dans la province touchée, au nord-ouest du pays.

« L’OMS espère que l’épidémie sera arrêtée avec des mesures de contrôle strictes pour plus de 480 personnes. Ainsi, une éventuelle infection pourra être arrêtée et ne s’étendra pas aux pays voisins », a précisé Tarik Jasarevic.

Selon, cette campagne de vaccination sera menée avec collaboration avec le Ministère congolais de la Santé, Gavi, Médecins Sans Frontières (MSF) et d’autres partenaires. L’objectif est de toucher les populations à haut risque dans les zones de santé touchées le plus tôt possible. Le déploiement de 15 agents de vaccination est en cours pour soutenir les activités à Mbandaka.

Les humanitaires misent aussi sur une cartographie de la mobilité de la population

L’autre axe de la lutte contre Ebola dans les zones sanitaires de Bikoro, Iboko et Mbandaka, consiste à un renforcement de la surveillance des nouveaux cas aux points d’entrée, la recherche des contacts, la gestion de cas ainsi que l’engagement communautaire pour des sépultures sécurisées et dignes.

De son côté, l’Agence de l’ONU pour les migrations (OIM) se concentre sur la cartographie de la mobilité de la population aux postes frontaliers et dans la province de l’Equateur. L’OIM rappelle que la région partage des frontières avec la République du Congo et la République centrafricaine.

« Les gens traversent continuellement ces frontières par la terre et par le fleuve Congo, ce qui donne une grande importance à la prévention et au contrôle du virus Ebola », a fait remarquer le porte-parole de l’OIM lors d’un point de presse ce mardi à Genève.

Selon Olivia Headon, la cartographie de la population de la zone sanitaire de Bikoro, des zones de santé avoisinantes et de toute la province de l’Équateur vont permettre à la communauté humanitaire de savoir quels sont les points les plus fréquentés et de renforcer ainsi les mesures sanitaires, notamment le dépistage, la prévention et le contrôle des infections.

Concernant le financement de cette urgence humanitaire en RDC, l’OMS a débloqué 2,6 millions de dollar américain de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence pour que la riposte soit immédiatement lancée. Compte tenu de l’évaluation actuelle et des besoins de riposte, le budget nécessaire à l’action internationale est estimé à 25 millions de dollars pour une intervention de trois mois.