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L’UNICEF lance un appel pour que cessent les attaques visant les enfants à travers le monde

A Al-Taqba, en Syrie, des enfants déracinés par le conflit passent devant une voiture détruite.
Photo ©UNICEF/Souleiman
A Al-Taqba, en Syrie, des enfants déracinés par le conflit passent devant une voiture détruite.

L’UNICEF lance un appel pour que cessent les attaques visant les enfants à travers le monde

Aide humanitaire

La Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta H. Fore, a lancé mardi un appel pour que cessent les attaques visant les enfants à travers le monde, pointant du doigt notamment les violences en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Syrie et en Afghanistan.

« Des parties en conflit continuent d'ignorer ouvertement l'une des règles les plus fondamentales de la guerre : la protection des enfants », a dit Mme Fore dans une déclaration à la presse. Elle a dénoncé les attaques contre des écoles, des hôpitaux et d’autres infrastructures civiles, ainsi que des enlèvements et des recrutements d'enfants, et des refus d'autoriser une assistance humanitaire.

Au Yémen, par exemple, plus de 220 enfants auraient été tués et plus de 330 autres auraient été blessés depuis le début de l'année en raison du conflit. Près de 4,3 millions d'enfants risquent aujourd'hui de mourir de faim dans ce pays, soit une augmentation de 24% par rapport à 2017. Une épidémie aiguë de diarrhée aqueuse et de choléra qui a tué plus de 400 enfants âgés de moins de cinq ans l'an dernier menace de faire encore plus de victimes lorsque la saison des pluies va commencer et que les conditions d'hygiène vont se détériorer davantage.

« En Syrie, les espoirs de paix restent faibles : plus de 70 attaques contre des hôpitaux et des centres de santé ont été constatées au cours des trois premiers mois de l'année, privant les enfants et les familles de services de santé vitaux. Environ 5,3 millions d'enfants ont été déplacés ou sont devenus des réfugiés, et près de 850.000 enfants continuent de vivre dans des zones assiégées ou difficiles d'accès », a noté également Mme Fore.

« A Gaza, nous voyons des enfants tués et blessés dans des manifestations depuis le début du mois de mars, avec des informations lundi faisant état de davantage d’enfants victimes de la violence », a-t-elle ajouté.

La Directrice exécutive de l’UNICEF a également pris l’exemple du Bangladesh, où plus de 400.000 enfants réfugiés rohingyas ont besoin d’assistance humanitaire, du Soudan du Sud, où au moins 2,6 millions d’enfants ont dû fuir, de l’Afghanistan, où plus de 150 enfants auraient été tués et plus de 400 autres blessés au cours des trois premiers mois de l’année à cause du conflit, et de la République centrafricaine, où le regain de violence ces derniers mois a forcé près de 29.000 enfants à fuir leur domicile.

« Dans tous ces pays et bien d'autres, des équipes dévouées de l'UNICEF et de leurs partenaires font tout ce qu’elles peuvent pour soulager les souffrances des plus vulnérables, ceux qui sont séparés de leurs familles, terrifiés et seuls, ceux qui tombent malades dans les camps de réfugiés, ceux qui sont affamés », a dit Mme Fore.

Bien que l’UNICEF n’ait reçu que 16% de ses besoins de financement pour cette année, l’agence onusienne est déterminée à continuer de vacciner les enfants, les traiter pour la malnutrition, les envoyer à l'école, et leur fournir des services de protection, a-t-elle ajouté.

« L'aide humanitaire seule ne suffit pas. Les enfants ont besoin de paix et de protection en tout temps. Les règles de la guerre interdisent de viser illégalement les civils, les attaques contre les écoles ou les hôpitaux, l'utilisation, le recrutement et la détention illégale d'enfants, et le refus de l'aide humanitaire. Lorsque des affrontements éclatent, ces règles doivent être respectées et ceux qui les enfreignent doivent rendre des comptes. Trop c'est trop. Arrêtez les attaques contre les enfants », a-t-elle conclu.