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L’ONU appelle le Conseil de sécurité à appuyer le travail des jeunes en faveur de la consolidation de la paix

L'Envoyé de l'ONU pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake (à gauche), devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Mark Garten
L'Envoyé de l'ONU pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake (à gauche), devant le Conseil de sécurité.

L’ONU appelle le Conseil de sécurité à appuyer le travail des jeunes en faveur de la consolidation de la paix

Paix et sécurité

L’Envoyée de l’ONU pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake, a présenté au Conseil de sécurité ce lundi les conclusions de l’Etude indépendante sur l’apport des jeunes aux processus de paix et de règlement des conflits.

« Ce n’est pas tous les jours que le Conseil de sécurité a l’opportunité d’examiner un rapport indépendant qui contient les voix de plus de 4.000 jeunes de toutes les régions du monde, qui représentent eux-mêmes les aspirations de millions d’autres jeunes », s’est exclamée l’Envoyée spéciale.

Ces jeunes nous ont donné pour mission de porter leur vision au Conseil, a-t-elle ajouté dans la lignée de la résolution 2250 adoptée en 2015 qui exhorte les Etats à accroître la participation des jeunes dans les prises de décision à tous les niveaux.

Mme Wickramanayake a souligné que le monde commence à réaliser que les jeunes sont le lien « manquant » dans la réflexion sur la paix. Pourtant le thème croisé des jeunes, de la paix et de la sécurité est situé au croisement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle souligné.

L’étude présentée reconnait notamment que seulement une minorité des jeunes s’engagent dans la violence et met en garde contre la « politique de panique » déclenchée par les présomptions infondées selon lesquelles les jeunes seraient violents. « Je pense que nous pouvons tous reconnaitre que ma génération représente une promesse, et non un danger », a insisté Mme Wickramanayake. « Il faut nous voir comme un atout, pas comme un problème ».

Le Conseil de sécurité, a-t-elle estimé, a l’opportunité de corriger la méfiance qui existe entre les jeunes, leurs gouvernements et le système multilatéral en ouvrant de nouvelles voies à leur participation et à leur contribution. Elle a espéré que le Conseil tiendra compte des recommandations formulées dans l’étude en question.

A cette fin, a-t-elle elle-même suggéré, il faut appuyer le travail des jeunes pour la consolidation de la paix. Il faut donner la priorité à leur engagement politique.  Ainsi faut-il faire une place aux jeunes et écouter leur voix à la table des négociations en Syrie, au Soudan du Sud, en Colombie, au Yémen, au Myanmar et ailleurs.

Mme Wickramanayake qui est personnellement allée à la rencontre des jeunes en Iraq, en Somalie et en Colombie a également souhaité que tous les pays mettent fin aux limites d’âge concernant la participation politique des jeunes

L’appel de jeunes centrafricains et haïtiens au Etats membres de l’ONU

Deux autres jeunes femmes sont intervenues au Conseil pour témoigner de la situation de la jeunesse dans leurs pays.

Pour Kessey Ekomo-Soignet, Directrice de l’organisation URU, de la République centrafricaine (RCA), la représentation des jeunes ne doit pas être symbolique, ni se limiter aux manifestations publiques. « Valider la représentation de la jeunesse comme une faveur qui lui est faite ne fait qu’élargir le fossé entre la jeunesse et l’État », a-t-elle lancé.

Le progrès ne sera possible que si nous acceptons d’aller au-delà de nos préjugés et de nos beaux discours, a dit Mme Ekomo-Soignet. Elle a dit attendre en particulier du Conseil de sécurité et des États membres qu’ils adoptent des quotas afin de garantir la participation des jeunes et la parité des sexes à tous les stades des processus politiques liés à la paix et à la sécurité.  De leur côté, les gouvernements doivent institutionnaliser des mesures pour assurer la participation des jeunes.

Représentante de la société civile haïtienne, Sophia Pierre-Antoine a souligné l’importance d’assurer l’inclusion des générations les plus jeunes, notamment des  jeunes femmes aux programmes de consolidation de la paix.

Au niveau international, nous, les jeunes, contribuons aux efforts de paix et de sécurité avec des ressources et un appui très limités, a-t-elle dit. « Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous siégions en plus grand nombre au sein des gouvernements, des agences onusiennes et des structures dirigeantes des secteurs privé et public ». C’est en appuyant nos initiatives et nos efforts que la pérennisation de la paix pourra devenir réalité, a-t-elle conclu.