L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU rend hommage aux membres de son personnel décédés dans l’exercice de leurs fonctions

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au centre, allume une bougie lors d'une cérémonie en hommage aux employés de l'ONU décédés dans l'exercice de leurs fonctions.
Photo : ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au centre, allume une bougie lors d'une cérémonie en hommage aux employés de l'ONU décédés dans l'exercice de leurs fonctions.

L’ONU rend hommage aux membres de son personnel décédés dans l’exercice de leurs fonctions

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont rendu hommage jeudi aux employés de l’Organisation morts entre juillet 2016 et décembre 2017, l’occasion pour l’ONU et ses Etats membres de ne pas oublier ceux qui ont sacrifié leur vie dans l'exercice de leurs fonctions alors qu’ils venaient en aide à des populations en grande souffrance.

Au cours de cette période de 18 mois, 140 hommes et femmes originaires de 42 pays ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions au sein des Nations Unies : 123 soldats de la paix, trois policiers et 14 civils.

« Je souhaite que nous n'ayons jamais eu à pleurer la perte de collègues. Mais le triste fait est que les gens perdent la vie au service des Nations Unies, et il est de notre devoir d'honorer leur service et leur sacrifice », a déclaré M. Guterres lors d’une cérémonie commémorative organisée au siège de l’ONU en présence du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Nous sommes réunis aujourd’hui à l’ONU pour rendre hommage à nos collègues courageux qui ont perdu la vie au service de la paix et du développement », a pour sa part déclaré Miroslav Lajčák, le Président de l’Assemblée générale. « Nous n’oublierons jamais le sacrifice de ces héros ».

Malgré tous les efforts de l’Organisation pour assurer la sûreté et la sécurité de son personnel, « les Nations Unies sont devenues la cible de ceux qui s'opposent à notre engagement en faveur de la paix », a déploré le Secrétaire général qui a pu constaté cette « évolution exaspérante » au cours de ses 10 ans de mandat à la tête du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Je me souviens au début, quand des symboles comme la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ou l'ONU étaient des symboles qui étaient respectés même par des groupes militants et des milices armées qui faisaient des ravages dans plusieurs parties du monde », s’est rappelé M. Guterres. « Puis progressivement, j'ai vu comment ce respect a été perdu et à la fin, j'ai commencé à voir des situations dans lesquelles notre personnel était ciblé précisément parce qu'ils étaient nos employés ».

Inacceptable de cibler le personnel de l'ONU

Pour le chef de l’ONU, il est « absolument inacceptable » de cibler ceux qui servent dans les missions de maintien de la paix, dans les opérations humanitaires ou dans toute autre forme de mission de soutien aux populations.

« Sans le courage et l'engagement de nos soldats de la paix, de nos (travailleurs) humanitaires et de tous nos autres collègues, nous ne pourrions pas accomplir ce que nous faisons tous les jours dans les environnements les plus difficiles et les plus dangereux », a reconnu le Secrétaire général.

« Cela m'attriste que quelqu'un périsse en faisant ce travail essentiel. Et cela me met en colère parce qu'il y a si peu de responsabilité pour les attaques contre nous, qui dans certains cas constituent un crime de guerre », a dit M. Guterres qui s’est engagé à demander des comptes aux assaillants et à améliorer la sécurité du personnel onusien.

Laisser le personnel des Nations Unies aller travailler dans des conditions dangereuses est un « choix terrible », reconnaît M. Guterres, « car nous pensons que s'ils ne le font pas, les personnes dont nous nous soucions en souffriront encore plus, face à des situations encore plus dangereuses ».

« C'est un dilemme terrible pour ceux qui doivent décider où et quand envoyer du personnel dans les régions les plus difficiles du monde et dans les moments les plus dangereux auxquels nous sommes confrontés », a ajouté le chef de l’ONU.

« Dans le monde entier, le drapeau bleu des Nations Unies représente l'espoir de certaines des populations les plus vulnérables du monde pour la paix, la sécurité et la possibilité d'un avenir meilleur », a rappelé le Secrétaire général. « Ces personnes dépendent des femmes et des hommes qui se dévouent au service des Nations Unies - le personnel en uniforme, les fonctionnaires internationaux, le personnel national et les Volontaires des Nations Unies ».