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Le Conseil de sécurité se réunit une nouvelle fois sur l’affaire de Salisbury

Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, devant le Conseil de sécurité.

Le Conseil de sécurité se réunit une nouvelle fois sur l’affaire de Salisbury

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité s’est réuni mercredi une nouvelle fois pour évoquer l’affaire de Salisbury, au Royaume-Uni, l’occasion pour la Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, de transmettre au Conseil les informations fournies par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Les membres du Conseil s’étaient déjà réunis le 5 avril et le 14 mars pour discuter de l’attaque le 4 mars dernier contre deux ressortissants russes vivant à Salisbury, Serguei Skripal et sa fille Yulia, avec un agent neurotoxique.

Mme Nakamitsu a rappelé que le Royaume-Uni avait requis l’assistance technique de l’OIAC en vertu de l’Article VIII de la Convention sur les armes chimiques et que le Directeur-général de l’OIAC avait décidé de dépêcher au Royaume-Uni une équipe afin de mener une visite d’assistance technique.

Au cours de son déploiement, entre le 19 et le 23 mars dernier, l’équipe a reçu des informations relatives à la santé des trois individus affectés par l’agent contaminant et collecté des échantillons de sang qu’elle a envoyés au laboratoire du l’OIAC, puis à d’autres laboratoires désignés par l’OIAC pour des analyses supplémentaires.

L’équipe a reçu des informations concernant le produit chimique toxique identifié par le Royaume-Uni. Elle a analysé les résultats provenant de l’analyse chimique des échantillons biomédicaux et des échantillons environnementaux collectés sur le site par les autorités britanniques. L’OIAC a conclu que les résultats des analyses des échantillons biomédicaux conduites par les laboratoires qu’elle a désignés indiquent que les trois individus ont été exposés à ce produit toxique.

De plus, les résultats des analyses des échantillons environnementaux ont montré que ce produit chimique toxique était présent dans les échantillons collectés, a rapporté la Haute-Représentante. Ils confirment les conclusions du Royaume-Uni quant à l’identité du produit neurotoxique, le ‘Novitchock’, utilisé à Salisbury.

Le Royaume-Uni a rendu responsable la Russie de cette attaque, une accusation catégoriquement démentie par Moscou.

Sur la base des analyses menées par quatre laboratoires, le Secrétariat technique de l’OIAC a élaboré un rapport qui a été envoyé au Royaume-Uni, et, et sur sa demande, à tous les autres États parties à la Convention, le 12 avril. L’OIAC a également rendu public un résumé de ce rapport.

Mme Nakamitsu a indiqué que le Directeur général de l’OIAC a assuré aujourd’hui que la capacité et la fiabilité technique des laboratoires désignés par l’Organisation ont fait l’objet d’examens approfondis et réguliers au fil des ans. Les travaux menés par l’équipe de visite l’ont été de façon indépendante, sans l’implication d’autres États parties et en dehors de l’enquête interne du Royaume.

La Haut-Représentante aux affaires de désarmement a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait exprimé sa profonde préoccupation concernant l'évaluation selon laquelle un agent neurotoxique avait été utilisé de manière ciblée, dans le but d'infliger des blessures ou de causer la mort.

« L'utilisation d'agents neurotoxiques - ou de toute autre arme chimique - par n'importe quelle partie et dans n'importe quelles circonstances est inacceptable et constitue une violation grave du droit international », a-t-elle conclu.