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Crimes en Syrie : la cheffe du Mécanisme d’enquête appelle au soutien des Etats membres de l’ONU

Catherine Marchi-Uhel (droite), la cheffe du Mécanisme d’enquête international, impartial et indépendant sur les crimes commis en Syrie, lors d'une conférence de presse à l'ONU. Mme Marchi-Uhel a plaidé mercredi pour une coopération et un appui financier
Photo : ONU/Mark Garten
Catherine Marchi-Uhel (droite), la cheffe du Mécanisme d’enquête international, impartial et indépendant sur les crimes commis en Syrie, lors d'une conférence de presse à l'ONU. Mme Marchi-Uhel a plaidé mercredi pour une coopération et un appui financier des Etats membres.

Crimes en Syrie : la cheffe du Mécanisme d’enquête appelle au soutien des Etats membres de l’ONU

Paix et sécurité

Devant l’Assemblée générale des Nations Unies, la cheffe du Mécanisme d’enquête sur les crimes en Syrie a appelé mercredi les Etats membres de l’Organisation à coopérer avec son organe et à le soutenir financièrement.

« Les horreurs subies par le peuple syrien au cours des sept dernières années défient toute description. La persistance des morts et des souffrances, y compris les récentes allégations sur l'utilisation d'armes chimiques, est un rappel brutal de l'importance de la justice pour les victimes », a déclaré Catherine Marchi-Uhel, lors de sa présentation du premier rapport du Mécanisme d’enquête international, impartial et indépendant sur les crimes les plus graves commis en Syrie.

Bien que le Mécanisme ne soit pas un tribunal, ne puisse pas publier des actes d'accusation, ni engager des poursuites ou rendre des jugements, ce dernier peut faciliter la reddition de comptes dans un éventail de juridictions différentes - nationales, régionales et internationales « maintenant et à l'avenir », a précisé Mme Marchi-Uhel.

La cheffe du Mécanisme a appelé les Etats membres à mettre en œuvre toute modification des cadres législatifs nationaux qui pourrait faciliter la coopération avec son organe, à partager des informations pertinentes sur les crimes internationaux commis en Syrie et à envisager de conclure des accords permettant de fournir des services de protection et de soutien aux témoins.

Entièrement indépendant et agissant de manière impartiale, le Mécanisme d’enquête fait de la protection des données et de la sécurité des informations qu’il recueille ses priorités clés, a souligné sa cheffe. Le travail du Mécanisme est réalisé grâce à une équipe de professionnels experts dans les enquêtes, les analyses, le droit pénal, la découverte électronique, la cybersécurité et la technologie de l'information et les violences sexuelles et sexistes.

Lors de la présentation de son rapport, la cheffe du Mécanisme a également souligné l’importance d’un engagement continue avec les différentes parties prenantes, notamment les ONG syriennes.

Mme Marchi-Uhel a appelé les Etats membres à soutenir le financement du budget ordinaire de son Mécanisme d’enquête. Ce dernier fonctionne grâce à des contributions volontaires. A ce jour, le mécanisme reçu des promesses de financements de la part de 38 Etats et de l’Union européenne et a reçu 8 millions de dollars de contributions sur les 14 millions de dollars dont il a besoin pour fonctionner en 2018.

Staffan de Mistura attendu à Ankara, Téhéran et Moscou

De son côté, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, est attendu ce mercredi à Ankara où il aura des entretiens avec de hauts responsables turcs.

Après la capitale turque, Staffan de Mistura se rendra vendredi à Moscou puis à Téhéran pour des consultations avec de hauts responsables russes et iraniens. Lors de sa dernière visite dans la capitale russe le 29 mars, M. de Mistura avait rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov et le ministre de la défense, Sergey Shoigu.

« Suite à sa rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU à Riyad le 16 avril dernier et compte tenu des tensions actuelles, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie procède à d’intenses consultations de haut niveau », ont indiqué les services de M. de Mistura dans un communiqué. Selon le bureau de l’envoyé onusien, l’objectif de ces consultations est de « déterminer de manière proactive les options permettant une relance significative du processus politique facilité par les Nations Unies, comme demandé par la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité ».

Staffan de Mistura lors d'une conférence de presse à Genève. L'Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie est attendu à Ankara, Téhéran et Moscou dans les prochains jours.
Photo : ONU/Violaine Martin
Staffan de Mistura lors d'une conférence de presse à Genève. L'Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie est attendu à Ankara, Téhéran et Moscou dans les prochains jours.

 

Dans le cadre de ses efforts diplomatiques, M. de Mistura a récemment participé au sommet de la Ligue des États arabes et à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’organisation régionale qui se sont tenus en Arabie saoudite. Le médiateur onusien s’est notamment entretenu avec le Secrétaire général de la Ligue, les chefs des diplomaties égyptienne, jordanienne et iraquienne ainsi qu’avec Federica Mogherini, la Haut-Représentante pour les affaires étrangères et les politiques de sécurité de l’Union européenne.

L’Envoyé spécial a également assisté aux entretiens que le chef de l’ONU, António Guterres a eus avec le Roi Salman, le Prince héritier Mohammad Bin Salman et le ministre saoudien des affaires étrangères, Adel al-Jubeir.

M. de Mistura poursuivra son marathon diplomatique les 24 et 25 avril prochain lors de la deuxième conférence de Bruxelles sur l’avenir de la Syrie et de la région. Dans la capitale belge, l’Envoyé de l’ONU poursuivra ses consultations avec plusieurs ministres européens et de hauts représentants américains. « Il fera ensuite le point avec le Secrétaire général sur les résultats de ces consultations et informera, le moment venu, le Conseil de sécurité à New York », souligne le bureau de l’Envoyé spécial.