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Désarmement : l’ONU salue « les signes d’un nouveau souffle »

Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing.
Photo : ONU/Milton Grant
Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing.

Désarmement : l’ONU salue « les signes d’un nouveau souffle »

Paix et sécurité

À l’ouverture de la session 2018 de la Commission du désarmement, le Haut-Représentant adjoint de l’ONU aux affaires de désarmement (UNODA), Thomas Markram, a souligné lundi que des mesures de désarmement et de contrôle sont plus que jamais vitales.

Risques de péril nucléaire dans la péninsule coréenne, manque de respect des engagements sur le contrôle stratégique des armements, usage en toute impunité des armes chimiques en Syrie, accélération des avancées scientifiques et technologiques, c’est dans ce contexte que le Secrétaire général de l’ONU a annoncé son intention de mettre en place un « désarmement qui sauve des vies », dont le programme sera révélé par UNODA au printemps.

M. Markram a salué « les signes d’un nouveau souffle » dans les organes de désarmement des Nations Unies. Le Haut-Représentant adjoint s’est félicité par exemple de la décision de la Conférence du désarmement d’établir des organes subsidiaires dont l’importance, a-t-il prévenu, sera jugée à leur capacité de mener à la reprise des négociations sur les deux sujets-phares de cette session : le désarmement nucléaire et la non-prolifération, d’un côté, et l’espace extra-atmosphérique, de l’autre.

S’agissant du premier thème, M. Markram a reconnu que tout le monde est conscient des difficultés et des divisions. En tant qu’organe universel qui a pour mandat d’assurer des progrès vers le consensus, la Commission du désarmement ne peut aller de l’avant que si elle renonce à discuter des résultats controversés d’autres processus ou à revenir sur des divergences irréconciliables.

La force de la Commission, a estimé le Haut-Représentant adjoint, réside dans son universalité qui lui permet de tenir des discussions ouvertes entre toutes les parties prenantes.

La Commission, a-t-il conseillé, doit commencer par l’un des points consensuels les plus récents, à savoir la Conférence des Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010 dont les conclusions ont été approuvées par presque tous les États. Même si le document n’a pas été entériné par l’ONU, la substance des nombreuses actions qu’il contient reflète des principes et aspirations universels.

Le Haut-Représentant adjoint a aussi noté que les enseignements tirés du passé montrent que lorsque les négociations sur le désarmement sont difficiles, ce sont les mesures collatérales sur le contrôle des armes qui ont permis de renforcer la confiance, faire baisser la tension et de créer un environnement favorable. Dans le domaine nucléaire, de telles mesures servent à stopper et inverser la course aux armements. 

Protéger l’espace extra-atmosphérique des conflits

Pour le Haut-Représentant adjoint, l’une des mesures spécifiques à laquelle la Commission pourrait travailler serait la protection de l’espace extra-atmosphérique contre les conflits, attirant l’attention sur la croissance massive des acteurs opérant dans cet espace, y compris les gouvernements et le secteur privé.

Le haut responsable onusien n’a pas oublié de mentionner la question des débris et la dépendance croissante des secteurs civils, gouvernementaux et militaires vis-à-vis de cet espace. M. Markram a également attiré l’attention sur la généralisation des missiles terrestres qui sont devenus des armes contre les satellites et sur le développement des technologies et concepts qui ont des applications potentielles dans les systèmes anti-spatiaux. 

Aussi longtemps que certains voient l’espace extra-atmosphérique comme un terrain potentiel de confrontation, nous verrons les risques de militarisation et de conflit s’aggraver, a-t-il averti, craignant des conséquences dévastatrices.

Malgré les tensions géopolitiques, le Haut-Représentant adjoint s’est néanmoins réjoui de voir que des terrains d’entente existent toujours entre les principaux pays engagés dans l’espace extra-atmosphérique et d’autres acteurs. Il a prôné des mesures de transparence et de confiance pour gommer les incompréhensions et clarifier les incertitudes sur les intentions et les capacités des uns et des autres.