L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU célèbre la Journée pour l’élimination de la discrimination raciale

Des enfants de la ville du Cap, en Afrique du Sud dans les années 1980, quand les mariages inter-raciaux étaient illégaux dans le pays.
Des enfants de la ville du Cap, en Afrique du Sud dans les années 1980, quand les mariages inter-raciaux étaient illégaux dans le pays.

L’ONU célèbre la Journée pour l’élimination de la discrimination raciale

Droits de l'homme

L’Assemblée générale des Nations Unies a célébré mardi la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, l’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de dénoncer une augmentation de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance à travers le monde.

Cette Journée est officiellement célébrée chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par le régime de l'apartheid.

« La mémoire de Sharpeville se perpétue dans cette célébration annuelle des Nations Unies, lorsque nous réaffirmons notre rejet sans équivoque de toutes les formes de racisme, de xénophobie et d'intolérance. Malheureusement, ces attitudes persistent dans les pays et entre les communautés du monde entier. Le traitement choquant des musulmans rohingyas au Myanmar en est un exemple tragique et frappant », a dit le Secrétaire général dans un discours lors de cette célébration au siège de l’ONU à New York.

Selon M. Guterres, le monde a fait d’énormes progrès depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fête cette année son 70e anniversaire. « Les gens du monde entier ont acquis plus de libertés et d'égalité », a-t-il souligné, notant en particulier les progrès en matière des droits des femmes, des enfants, des autochtones et des personnes handicapées.

Mais ces progrès ne sont pas suffisants et beaucoup de gens à travers le monde continuent de voir leurs droits humains niés ou restreints.

« L'inégalité entre les sexes demeure une question pressante », a déclaré M. Guterres. « Nous assistons également à une augmentation alarmante de la xénophobie, du racisme et de l'intolérance, y compris l'antisémitisme et la haine antimusulmane. Les partis politiques d'extrême droite et les points de vue néonazis connaissent une résurgence. Des réfugiés et des migrants sont systématiquement privés de leurs droits et injustement et faussement décrits comme des menaces ».

Selon le chef de l’ONU, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour arriver à éliminer les attitudes et pratiques discriminatoires à travers le monde.

Dans ce contexte, M. Guterres a appelé à réfléchir aux moyens de mieux promouvoir la tolérance, l’inclusion et le respect de la diversité dans toutes les nations et communautés.

« Nous devons toujours tenir tête aux dirigeants qui propagent leur vision toxique de la supériorité raciale - surtout quand ils utilisent un langage aseptisé pour dénigrer les migrants et les étrangers. Nous devons protéger nos jeunes de ces forces d'intolérance et de division. Nous ne pouvons pas permettre aux idéologies extrémistes d’être normalisées et légitimées dans nos sociétés », a déclaré le Secrétaire général.

Selon lui, la solution est de prêcher et de pratiquer la tolérance, l'inclusion et le respect de la diversité. « On le fera grâce à un plus grand débat et à une plus grande ouverture, et grâce à l'échange de différents points de vue, d’expériences et de perspectives et grâce au leadership - le genre de leadership admirablement démontré par Nelson Mandela », l’ancien dirigeant sud-africain.