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Afghanistan : un processus de paix a plus de chance de réussir si les femmes sont impliquées (ONU)

La Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, Sigrid Kaag, dont le pays préside le Conseil de sécurité en mars, lors d'une séance du Conseil sur l'Afghanistan.
Photo : ONU/Loey Felipe
La Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, Sigrid Kaag, dont le pays préside le Conseil de sécurité en mars, lors d'une séance du Conseil sur l'Afghanistan.

Afghanistan : un processus de paix a plus de chance de réussir si les femmes sont impliquées (ONU)

Femmes

A l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Afghanistan, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Tadamichi Yamamoto, a souligné combien il était important d’inclure les femmes dans le processus de paix pour que celui soit un succès.

En cette Journée internationale des femmes célébrée ce jeudi à travers le monde, M. Yamanoto s’est dit impressionné par la résilience des femmes afghanes, qui jouent un rôle crucial pour maintenir la cohésion de la société.

Il a souligné le succès du Processus de Kaboul qui s’est déroulé il y a une semaine, ajoutant que toutes les parties concernées, y compris les Talibans, ont agréé l’idée qu’un règlement politique négocié est la seule manière de mettre fin au conflit. La séance du Conseil de sécurité était présidée par la Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, Sigrid Kaag, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil pendant le mois de mars.

Le Président afghan Ashraf Ghani a fait une proposition de paix aux Talibans sans conditions préalables et esquissé une voie pour des négociations en prenant une série de mesures concrètes pour créer l’espace propice à l’ouverture de pourparlers, a dit M. Yamamoto.

« L’offre de négociation est sur la table », a-t-il noté, ajoutant qu’il incombe désormais aux Talibans de faire leur propre proposition et d’entamer des pourparlers directs avec le gouvernement.

M. Yamamoto a déclaré qu’un processus de paix a davantage de chance de réussir lorsque les femmes font partie des négociations, saluant à cet égard l’intention du Président afghan de les inclure. Faire la paix demande du courage, de la détermination et l’unité de la nation, a-t-il dit.

Afghanistan : dans la province de Badghis, la Mission de l'ONU appuie une émission de radio impliquant des femmes et qui donne la parole aux communautés locales.
MANUA/Fraidoon Poya
Afghanistan : dans la province de Badghis, la Mission de l'ONU appuie une émission de radio impliquant des femmes et qui donne la parole aux communautés locales.

Importance de la tenue des élections en 2018 et 2019

M. Yamamoto a souligné l’importance de la tenue des élections parlementaires en 2018 et de l’élection présidentielle en 2019. La Commission électorale indépendante travaille d’arrache-pied mais le calendrier est serré, a-t-il reconnu en précisant que, selon la déclaration du Président de la Commission, les élections devraient être reportées au-delà de leur date prévue de juillet 2018 mais devraient se dérouler cette année.

Il a appelé les autorités à intensifier leurs efforts en vue de permettre à tous les Afghans éligibles de voter en leur délivrant notamment une carte d’identité. « Nous travaillons étroitement avec la Commission en appuyant ses opérations et en la conseillant sur ses décisions afin de dissiper le scepticisme qui entoure le processus électoral », a-t-il indiqué en relevant cependant que « ce scepticisme demeure profond ».

M. Yamamoto a salué l’entrée en vigueur d’un nouveau code pénal, ainsi que l’adoption par le Cabinet afghan d’un amendement destiné à protéger juridiquement les femmes de toute violence. Il a précisé que plus de 1.200 femmes, l’année dernière, avaient été tuées et blessées lors d’attaques et d’affrontements.

Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses membres, le Conseil de sécurité a, pour sa part, adopté à l’unanimité une résolution renouvelant le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) jusqu’au 17 mars 2019.

Dans cette résolution, les membres du Conseil se sont déclarés profondément préoccupés par « le haut degré de violence qui persiste en Afghanistan, notamment par le nombre de victimes civiles ». Ils se sont félicités de l’adoption du Plan stratégique pour la paix et la réconciliation présenté par le Haut Conseil pour la paix afghan et ont demandé « qu’il soit effectivement appliqué ».