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Catastrophe humanitaire dans la Ghouta orientale : l’ONU exhorte le Conseil de sécurité à agir

Dans la Ghouta orientale, en Syrie, un jouet d'enfant dans les décombres d'un bâtiment détruit (photo d'archives).
Photo UNICEF/UN013166/Al Shami
Dans la Ghouta orientale, en Syrie, un jouet d'enfant dans les décombres d'un bâtiment détruit (photo d'archives).

Catastrophe humanitaire dans la Ghouta orientale : l’ONU exhorte le Conseil de sécurité à agir

Aide humanitaire

Alors que les violences se poursuivent dans la région rebelle assiégée de la Ghouta orientale, en Syrie, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a appelé jeudi les membres du Conseil de sécurité à prendre leurs responsabilités.

« Vous êtes tous conscients, en tant qu’États membres, que vos obligations en vertu du droit international humanitaire sont bel et bien cela : des obligations contraignantes », a-t-il déclaré aux membres du Conseil.

M. Lowcock a rappelé que les efforts de lutte antiterroriste ne peuvent se substituer à l’obligation de respecter et de protéger les civils. « Ils ne justifient pas leur mise à mort et la destruction de villes et de quartiers entiers », a lancé celui qui est également Coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies.

Au cours des 24 dernières heures, de nombreux tirs d’artillerie et bombardements aériens se seraient poursuivis contre plusieurs communautés de la Ghouta orientale, causant la mort d’au moins 50 personnes et en blessant au moins 200. Selon certaines sources, le nombre total de victimes depuis le 19 février est proche de 300 personnes, a précisé le Secrétaire général adjoint.

« La Ghouta orientale est un exemple vivant de catastrophe humanitaire entièrement connue, prévisible et évitable qui se déroule sous nos yeux », a résumé M. Lowcock.

400.000 personnes assiégées

« Tout le monde sait que près de 400.000 personnes sont assiégées. Et qu’elles sont assiégées depuis plus de quatre ans. Tout le monde sait que dans la Ghouta orientale, des milliers et des milliers d’enfants sont confrontés à la malnutrition aiguë, une situation que nous n’avons pas connue ailleurs en Syrie depuis le début du conflit. Tout le monde sait que plus de 700 personnes ont besoin d’une évacuation médicale urgente vers les hôpitaux situés à quelques kilomètres dans la ville de Damas », a rappelé le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Lorsqu’une génération entière est privée de son avenir, lorsque les attaques contre les hôpitaux sont devenues la nouvelle norme, lorsque des sièges de villes et de quartiers entiers sont devenus une réalité durable pour des centaines de milliers de personnes, la communauté internationale doit prendre des mesures urgentes et concrètes », a lancé M. Lowcock. 

Se faisant l’écho du Secrétaire général et du Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, le chef de l’humanitaire a appelé à une cessation durable des hostilités. Une pause qui doit permettre « la livraison immédiate, sûre, sans entrave et durable de l’aide et des services humanitaires, l’évacuation des malades et des blessés graves et l’allégement des souffrances du peuple syrien », a-t-il dit.

« Vous pouvez toujours sauver des vies dans la Ghouta orientale - et ailleurs en Syrie », a déclaré M. Lowcock aux membres du Conseil de sécurité. « Des millions d’enfants, de femmes et d’hommes assiégés dépendent d’une action significative de ce Conseil ».