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Syrie : l’ONU appelle à stopper la campagne d'anéantissement dans la Ghouta orientale

En septembre 2017, des travailleurs humanitaires chargent de l'assistance dans un convoi destiné à la Ghouta orientale, en Syrie.
Photo : OCHA/Ghalia Seifo
En septembre 2017, des travailleurs humanitaires chargent de l'assistance dans un convoi destiné à la Ghouta orientale, en Syrie.

Syrie : l’ONU appelle à stopper la campagne d'anéantissement dans la Ghouta orientale

Aide humanitaire

Les Nations Unies ont à nouveau tiré la sonnette d’alarme sur la situation dans la région rebelle assiégée de la Ghouta orientale, en Syrie, où l’escalade des violences a des conséquences dévastatrices sur les civils.

Au Conseil de sécurité, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé mardi un appel à toute les parties concernées pour une suspension immédiate de toutes les activités de guerre dans la Ghouta orientale.

« La Ghouta orientale ne peut pas attendre », a prévenu M. Guterres devant les membres du Conseil de sécurité, leur rappelant que « 400.000 personnes vivent dans un enfer sur Terre », victimes de frappes aériennes, de pilonnages et de bombardements.

Depuis lundi, plus de 100 personnes ont été tuées dans la Ghouta orientale, dont au moins 13 enfants. Cinq hôpitaux ou cliniques médicales de cette région assiégée par les forces de Damas ont été touchés par des frappes aériennes.

La cessation des hostilités demandée par le chef de l’ONU, doit permettre à l’aide humanitaire d’atteindre toutes les personnes dans le besoin, l'évacuation immédiate d'environ 700 personnes qui ont besoin d'un traitement urgent et de permettre à d'autres civils d'être traités efficacement sur place.

« C'est une tragédie humaine qui se déroule sous nos yeux, et je ne pense pas que nous puissions laisser les choses se passer de cette manière horrible », a déclaré le Secrétaire général.

Mardi soir, le porte-parole du Secrétaire général avait rappelé dans un communiqué que la Ghouta orientale fait partie d'un accord de désescalade conclu à Astana. M. Guterres a rappelé à toutes les parties, en particulier aux garants des accords signés dans la capitale du Kazakhstan, leurs engagements à cet égard.

« Combien de cruauté faudra-t-il avant que la communauté internationale puisse parler d'une seule voix ? »

Assiégés depuis plus de cinq ans, les centaines de milliers de civils de la Ghouta orientale sont pris au piège, privés de leurs besoins les plus élémentaires et confrontés à la malnutrition.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a joint sa voix à celle du Secrétaire général et d’autres hauts responsables de l’ONU appelant à une cessation des hostilités dans la Ghouta orientale.

« Combien de cruauté faudra-t-il avant que la communauté internationale puisse parler d'une seule voix pour dire assez d'enfants morts, assez de familles détruites, assez de violence et prendre des mesures résolues et concertées pour mettre fin à cette monstrueuse campagne d'anéantissement ? », a demandé le Haut-Commissaire.

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a souligné que tout accord politique concernant la Ghouta orientale doit être conforme au droit international des droits de l'homme et au droit international humanitaire. « Aucun déplacement forcé de civils ne devrait avoir lieu à la suite d'un tel accord politique », a prévenu M. Zeid.

Le Haut-Commissaire a également réitéré son appel à la communauté internationale pour garantir que les responsables rendent des comptes concernant les violations actuelles des droits humains, dont beaucoup pourraient constituer des crimes de guerre.