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Bangladesh : à l’approche de la mousson, les réfugiés rohingyas sont toujours aussi vulnérables (ONU)

Au Bangladesh, les pluies de la mousson mettent en danger les réfugiés rohingyas.
Photo HCR/Caroline Gluck
Au Bangladesh, les pluies de la mousson mettent en danger les réfugiés rohingyas.

Bangladesh : à l’approche de la mousson, les réfugiés rohingyas sont toujours aussi vulnérables (ONU)

Aide humanitaire

Six mois après le début de l’exode massif des Rohingyas du Myanmar vers le Bangladesh, les Nations Unies appellent à soutenir ces réfugiés et leurs communautés d’accueil.

L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) a alerté sur les énormes besoins en matière de santé dans les camps de Rohingyas au Bangladesh. Les femmes et les jeunes mères rohingyas ont besoin de services de santé reproductive. L’OMS estime à 60.000 le nombre d’enfants qui devraient naître dans les camps dans les 12 prochains mois.

« Les défis sont énormes, multiples et évolutifs. L'ampleur de la crise exige des efforts constants et des contributions généreuses de tous les partenaires pour étendre les services de santé aux populations vulnérables », a déclaré le Dr Poonam Khetrapal Singh, Directeur régional de l'OMS pour l'Asie du Sud-Est.

A l’approche de la mousson, les agences onusiennes, les autorités bangladaises et leurs partenaires continuent d'intensifier les préparatifs pour faire en sorte que les réfugiés soient le mieux protégés dans la mesure du possible.

La saison des pluies augmente la vulnérabilité des réfugiés

La saison des pluies à venir ainsi que le risque de cyclones et d'inondations augmentent la vulnérabilité de réfugiés rohingyas face aux maladies telles que la diarrhée, l'hépatite, le paludisme, la dengue et le chikungunya, a prévenu l’OMS.

« L'eau, l'assainissement et les abris sont loin d'être optimaux, ce qui augmente le risque de propagation rapide de plusieurs maladies transmissibles et hydriques », a déclaré le Dr Khetrapal Dr Singh, soulignant la nécessité d'accélérer les efforts.

L’OMS qui a établi un système d’alerte des maladies continue de suivre près les risques sanitaires. L’organisation coordonne les efforts de plus de 100 partenaires gérant plus de 270 centres de santés et fourni des médicaments et du matériel médical, des orientations ainsi que des formations.

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a distribué plus de 33.000 kits d'abri améliorés pour les familles de réfugiés. Ces kits comprennent des sacs de sable biodégradables pour aider à stabiliser leurs structures.

De petits projets d'ingénierie se poursuivent dans les campements où le HCR opère pour construire des sentiers et des escaliers en bambou, des ponts surélevés et des murs d’appui pour la stabilisation des sols et les réseaux de drainage.

« Les familles les plus exposées aux inondations et aux glissements de terrain seront encouragées à déménager vers d'autres lieux », a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève.

L’agence onusienne a relocalisé mardi 50 familles vivant dans une zone sujette aux inondations vers une partie nouvelle et plus sûre du site. Au total, 381 ménages seront relogés la semaine prochaine et d'autres familles seront relocalisées par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

5.300 Rohingyas coincés à la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar

Le HCR a également indiqué suivre de près la situation de quelques 1.300 familles vivant dans un ‘no man’s land’ près du canal Tombru situé à proximité de la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar.

Plusieurs représentants de ce groupe d’environ 5.300 hommes, femmes et enfants ont fait part de leurs craintes de retourner au Myanmar et exprimé le désir de trouver refuge au Bangladesh.

« Le HCR réaffirme que toute personne a le droit de demander l'asile, tout comme elle a le droit de rentrer chez elle lorsqu'elle juge que le moment et les circonstances le justifient », a déclaré M. Mahecic.

Pour l’agence onusienne, toutes les personnes qui ont fui la violence dans leur pays doivent se voir garantir sécurité et protection, et être consultées sur leur avenir. « Toute décision de retour doit être volontaire, basée sur un choix libre et éclairé », a souligné le porte-parole.

Depuis le déclenchement des violences le 25 août 2017 dans l’Etat de Rakhine, environ 688.000 Rohingyas ont trouvé refuge dans le district de Cox's Bazar. Une région bangladaise où vivaient déjà 212.500 autres réfugiés arrivés lors de vagues de migrations précédentes.