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Myanmar : le HCR réclame un accès à l'État de Rakhine

Le camp de Kyein Ni Pyin camp, dans le township de Pauktaw, Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).
OCHA/Htet Htet Oo
Le camp de Kyein Ni Pyin camp, dans le township de Pauktaw, Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).

Myanmar : le HCR réclame un accès à l'État de Rakhine

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a réclamé une nouvelle fois mardi un accès humanitaire sans entrave dans l'Etat de Rakhine, dans le nord du Myanmar pour garantir le droit des réfugiés au retour librement consenti, dans la sécurité et la dignité.

« Il y a deux mois, les gouvernements du Myanmar et du Bangladesh ont convenu d'un arrangement pour le retour librement consenti, au Myanmar, des centaines de milliers de réfugiés rohingyas qui vivent actuellement dans la région de Cox's Bazar au Bangladesh », a expliqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

« Cet accord bilatéral décrit les engagements importants pris par les deux gouvernements pour assurer un retour sûr et librement consenti des réfugiés vers leurs villages d'origine au Myanmar », a-t-il ajouté.

A ce jour, le HCR estime que les garanties nécessaires pour les rapatriés potentiels sont inexistantes et l'accès des organisations humanitaires, des médias et d'autres observateurs indépendants demeure limité. Parallèlement, des réfugiés de l'État de Rakhine continuent d'arriver au Bangladesh.

« Pour garantir le droit des réfugiés au retour librement consenti, dans la sécurité et la dignité, nous appelons de nouveau le Myanmar à autoriser un accès humanitaire sans entrave dans l'État de Rakhine et à créer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre de cette solution durable », a dit le porte-parole du HCR.

L'accès permettrait d'évaluer les conditions réelles pour les retours et leur viabilité à long terme, ainsi que de répondre à des préoccupations légitimes en matière de sécurité de la part des réfugiés qui envisagent de rentrer. Les réfugiés doivent être suffisamment informés et préalablement consultés sur ces conditions en vue des retours sûrs, durables et librement consentis.

Selon le HCR, l'engagement du Myanmar à mettre en œuvre les recommandations de la Commission consultative de Rakhine a constitué une étape clé vers une solution durable. « Il est toutefois essentiel de les concrétiser sur le terrain, afin d'instaurer la confiance en vue des retours et de remédier à la situation intercommunautaire tendue dont l'Etat de Rakhine est le théâtre depuis de nombreuses années. Ces recommandations appellent à la paix et à la sécurité pour toutes les communautés de l'État de Rakhine, au dialogue intercommunautaire, à la liberté de circulation, à l'accès aux moyens de subsistance et à la recherche de solutions concernant le statut juridique et civique des communautés musulmanes. Sans cette étape, on ne peut passer sous silence le risque majeur posé par des retours dangereux et précipités alors que de nouvelles éruptions de violence demeurent possibles », a dit M. Edwards.

Le HCR s'est dit prêt à travailler avec les deux gouvernements pour trouver une solution à long terme à cette crise dans leur propre intérêt ainsi que celui des réfugiés eux-mêmes, des communautés d'accueil au Bangladesh et de toutes les communautés de l'État de Rakhine.