L'actualité mondiale Un regard humain

L’aide transfrontalière à la Syrie prolongée mais limitée par le Conseil de sécurité

L'ONU fournit depuis six ans une aide humanitaire transfrontalière à la Syrie.
Photo OCHA/David Swanson
L'ONU fournit depuis six ans une aide humanitaire transfrontalière à la Syrie.

L’aide transfrontalière à la Syrie prolongée mais limitée par le Conseil de sécurité

Aide humanitaire

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution par laquelle il prolonge l’opération d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie mais uniquement via des points de passage frontaliers avec la Turquie.

Cette opération de l'ONU qui achemine de l'aide depuis six ans à travers la frontière syrienne devait expirer à minuit vendredi soir si le Conseil de sécurité ne réussissait pas à se mettre d’accord pour la prolonger.

Plus de trois millions de Syriens dépendent de l'aide acheminée par camions depuis la Turquie, l'Iraq et la Jordanie.

Et alors que les besoins humanitaires continuent de s'intensifier dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, les livraisons d'aide à travers la frontière turque sont particulièrement cruciales.

Une recrudescence des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie a déplacé quelque 300.000 personnes depuis le 12 décembre.

Autorisation prolongée de six mois

Le texte de la résolution présenté par l’Allemagne et la Belgique a été adopté par 11 voix pour, quatre pays s’abstenant (la Russie, la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni).

Elle prolonge l’opération d’aide humanitaire transfrontalière « pour une période de six mois, jusqu’au 10 juillet 2020, en excluant les points de passage frontaliers d’Al-Ramtha et d’Al Yarubiyah », qui se trouvent respectivement en Jordanie et en Iraq.

L’autorisation transfrontalière était jusqu’à présent renouvelée pour un an par l’ONU avec quatre points de passage frontaliers.

La résolution par ailleurs « prie le Secrétaire général de faire rapport au Conseil de sécurité d'ici la fin de février 2020 sur la possibilité d'utiliser des modalités alternatives pour le passage de la frontière d'Al Yarubiyah afin de garantir que l'aide humanitaire, y compris les fournitures médicales et chirurgicales, parvienne aux personnes dans le besoin dans toute la Syrie par les voies les plus directes, et conformément aux principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance ».

Le mécanisme de fourniture d'aide transfrontalière des Nations Unies a été créé pour la première fois en 2014 par la résolution 2165. Son mandat avait été précédemment renouvelé dans la résolution 2449 de 2018, mais devait expirer vendredi soir.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait souligné que si l'autorisation n'était pas accordée vendredi, l'opération frontalière de l'ONU en Syrie cesserait immédiatement.

«  Pour le dire très simplement, il n'y a pas d'alternative pour atteindre les personnes que nous devons atteindre dans le nord-ouest et le nord-est [de la Syrie] sans l'opération transfrontalière », avait déclaré jeudi à la presse le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, à New York.