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Chagos : l’Assemblée générale reconnait la souveraineté de Maurice et exige le retrait du Royaume-Uni

La salle de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo : ONU/Evan Schneider
La salle de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Chagos : l’Assemblée générale reconnait la souveraineté de Maurice et exige le retrait du Royaume-Uni

Paix et sécurité

Les Etats membres de l’ONU, réunis mercredi en Assemblée générale, ont adopté mercredi une résolution dans laquelle ils exigent du Royaume-Uni qu’il mette fin à son administration de l’archipel des Chagos dans les plus brefs délais et reconnaisse la souveraineté de Maurice sur ce territoire.

La résolution présentée par le Sénégal, au nom du Groupe des Etats africains, a été adoptée avec 116 voix en sa faveur, six contre et 56 abstentions.

En 1965, le Royaume-Uni a séparé les Chagos de Maurice qui a obtenu son indépendance de Londres en 1968. L’archipel fut renommé Territoire britannique de l'océan Indien. Une base américaine fut installée à Diego Garcia, la plus grandes des 60 îles formant les Chagos. Contraints de quitter l’archipel, les Chagossiens ont depuis été empêchés de rentrer chez eux.

Le 25 février 2019, la Cour internationale de Justice (CIJ) - l’un des six principaux organes de l’ONU siégeant à la Haye – a émis un avis consultatif sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965, indiquant que le Royaume-Uni devait rendre rapidement l’archipel des Chagos à Maurice.

Dans sa résolution, l’Assemblée générale s’est félicitée de l’avis consultatif rendu par la CIJ. Conformément à l’avis consultatif de la Cour, l’Assemblée affirme que « l’archipel des Chagos fait partie intégrante du territoire mauricien ». Elle demande à l’ONU et à toutes ses institutions spécialisées de reconnaître ce fait.

« Le détachement de l’archipel des Chagos n’ayant pas été fondé sur l’expression libre et authentique de la volonté du peuple mauricien, la décolonisation de Maurice n’a pas été validement menée à bien », souligne l’Assemblée générale,

L’organe onusien ajoute que « la décolonisation de Maurice n’ayant pas été menée d’une manière conforme au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », il s’ensuit que le maintien de l’archipel des Chagos sous l’administration du Royaume-Uni « constitue un fait illicite qui engage la responsabilité internationale de cet État ».

L'Assemblée générale demande le retrait de l'administration coloniale

En vertu de cette résolution, Londres est tenu de mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos « dans les plus brefs délais » et tous les États membres sont tenus de coopérer avec l’ONU afin « de parachever la décolonisation de Maurice ».

L’Assemblée générale exige du Royaume-Uni qu’il procède au retrait de son administration coloniale de l’archipel des Chagos, de manière inconditionnelle dans un délai maximum de six mois à compter de l’adoption de la présente résolution, permettant ainsi à Maurice de mener à bien la décolonisation de son territoire dans les plus brefs délais.

L’Assemblée générale affirme également que la question de la réinstallation des nationaux mauriciens, y compris ceux d’origine chagossienne, doit être examinée sans tarder lors du parachèvement du processus de décolonisation. Le gouvernement britannique est prié de coopérer avec Maurice en facilitant la réinstallation des nationaux mauriciens, y compris ceux d’origine chagossienne, dans l’archipel des Chagos, « et de n’opposer aucune entrave ni obstacle à cette réinstallation ».

L’Assemblée générale demande à l’ONU et à toutes ses institutions spécialisées de soutenir la décolonisation de Maurice, qui doit intervenir dans les plus brefs délais, et de s’abstenir d’entraver ce processus en reconnaissant toute disposition prise par le « Territoire britannique de l’océan Indien » ou en son nom, ou en donnant effet à une telle disposition.