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Haïti : l'ONU et ses partenaires dénoncent des violences inacceptables en marge des manifestations

Des affrontements entre bandes cherchant à exercer un contrôle sur les zones peuplées ont connu une recrudescence significative depuis le 1er juin 2021
Leonora Baumann / MINUJUSTH
Des affrontements entre bandes cherchant à exercer un contrôle sur les zones peuplées ont connu une recrudescence significative depuis le 1er juin 2021

Haïti : l'ONU et ses partenaires dénoncent des violences inacceptables en marge des manifestations

Droit et prévention du crime

L’ONU et ses partenaires en Haïti ont déploré les pertes en vie humaines et les dégâts matériels occasionnés par les « inacceptables actes de violences » qui ont eu lieu en marge des rassemblements organisés le 7 février dernier dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, et les principales villes du pays.

Depuis quatre jours, des manifestations ont lieu dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, réclamant le départ du Président. Selon les informations rapportées par la presse, au moins trois personnes ont été tuées en marge des manifestations.

Dans un communiqué rendu public dimanche, le Core Group constitué de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), de six pays (Allemagne, Brésil, Canada, France, Etats-Unis et Espagne) et de deux organisations régionales (Organisation des Etats américains et Union européenne) ont pris note des revendications exprimées par les manifestants lors de la journée de contestation du 7 février 2019, tout en rappelant que « dans une démocratie, le changement doit se faire par les urnes, et non par la violence ».

La MINUJUSTH et ses partenaires ont salué le professionnalisme dont a fait preuve la Police nationale d’Haïti dans son ensemble au cours de ces manifestations.

« Dans une démocratie, le changement doit se faire par les urnes, et non par la violence »

Les membres du groupe ont appelé les acteurs de la société haïtienne, et en premier lieu les dirigeants du pays, à engager « un dialogue constructif et inclusif » afin d’identifier et mettre en œuvre des « solutions réalistes et pérennes à la crise politique et économique dans laquelle Haïti est actuellement plongée ».

A cet égard, le groupe encourage le gouvernement haïtien à accélérer ses réformes structurelles visant à promouvoir une meilleure gestion des ressources de l’Etat, améliorer les conditions de vie de la population en précarité, lutter contre les disparités, et favoriser le climat d’investissement pour stimuler le développement des secteurs productifs – « seuls à même de catalyser la croissance du pays ».

L’ONU et ses partenaires ont exhorté le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif à collaborer afin que la loi électorale ainsi que la loi de finances pour l’exercice fiscal 2018-2019 soient adoptées et promulguées sous les meilleurs délais. « Ce n’est qu’au travers de ces actions que les scrutins prévus par la Constitution pour octobre 2019 pourront se dérouler de façon libre, juste et transparente, et qu’un vide institutionnel sera évité », ont-ils soulignés.

La MINUJUSTH et ses partenaires ont également encouragé les acteurs de la vie politique, et notamment les formations politiques, à tout mettre en œuvre pour que les femmes et hommes soient des partenaires égaux dans le processus de développement démocratique et la construction d’une nation haïtienne unie, forte et inclusive.