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Un an après leur exode massif du Myanmar, l’ONU appelle à ne pas oublier les réfugiés rohingyas

Un an après avoir fui le Myanmar, des centaines de milliers de réfugiés rohingyas continunent de vivre à Cox's Bazar, au Bangladesh.
Photo UNFPA Bangladesh/Carly Learson
Un an après avoir fui le Myanmar, des centaines de milliers de réfugiés rohingyas continunent de vivre à Cox's Bazar, au Bangladesh.

Un an après leur exode massif du Myanmar, l’ONU appelle à ne pas oublier les réfugiés rohingyas

Aide humanitaire

Trois agences onusiennes ont appelé vendredi la communauté internationale à accroître son aide aux centaines de milliers de réfugiés rohingyas vulnérables qui ont fui le Myanmar et aux communautés qui les accueillent au Bangladesh.

Un an s’est écoulé depuis la crise qui a vu plus de 700.000 Rohingyas fuir les violences et les discriminations systématiques dans l’État de Rakhine, au Myanmar, pour trouver refuge et protection au Bangladesh voisin. Depuis août 2017, ces  Rohingyas ont rejoint environ 200.000 autres réfugiés qui se trouvaient déjà au Bangladesh à la suite de précédents exodes.

Le plan de réponse humanitaire global pour les réfugiés rohingyas requiert des contributions à hauteur de 950,8 millions de dollars pour la période de mars à décembre 2018. A quatre mois de la fin de l’année, le plan n’a reçu que le tiers du financement nécessaire pour pouvoir venir en aide à ces communautés apatrides. Un faible niveau de financement jugé inquiétant par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM).

« La responsabilité internationale collective de protéger et de trouver des solutions pour ces réfugiés doit demeurer une priorité pour tous les pays de la région et au-delà », a souligné vendredi Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. Selon le HCR, il est essentiel que les agences humanitaires reçoivent un financement rapide et flexible afin de continuer à fournir une assistance vitale ainsi que d’améliorer les conditions de vie des réfugiés et des communautés d’accueil au Bangladesh.

Dans une crise d’une telle ampleur, restreindre ou réduire les services aux réfugiés rohingyas aurait des répercussions sur la réponse humanitaire globale, alerte l’OIM. « Nous ne devons pas sous-estimer les dangers auxquels les réfugiés rohingyas sont toujours confrontés. Un an après le début de la crise, il ne faut pas les oublier », a déclaré Giorgi Gigauri, chef de mission de l'OIM au Bangladesh, dans un communiqué de presse.

Plus de la moitié des réfugiés rohingyas à Cox's Baza, au Bangladesh, sont des femmes et des filles. Elles sont au centre de l'assistance apportée par l'UNFPA.
Photo UNFPA Bangladesh/Naymuzzaman Prince
Plus de la moitié des réfugiés rohingyas à Cox's Baza, au Bangladesh, sont des femmes et des filles. Elles sont au centre de l'assistance apportée par l'UNFPA.

A Cox’s Bazar, le camp de réfugiés le plus vaste et le plus densément peuplé au monde

La très grande majorité des Rohingyas apatrides ayant trouvé refuge au Bangladesh vivent à Cox’s Bazar. Dans cette région frontalière du Myanmar, la communauté humanitaire et les autorités du Bangladesh ont établi le site de Kutupalong qui abrite aujourd’hui plus de 600.000 Rohingyas, ce qui en fait le camp de réfugiés le plus vaste et le plus densément peuplé au monde.

A Cox's Bazar, les agences onusiennes et leurs partenaires humanitaires se sont efforcés depuis un ans de répondre à cette crise de réfugiés et de recréer une normalité pour des centaines de milliers de Rohingyas.

Depuis un an, les équipes du HCR ont apporté une aide psychosociale, mené des activités de prévention de la violence sexuelle et sexiste, recensé les familles, identifié et assisté les enfants séparés et non accompagnés et d’autres réfugiés vulnérables.

Plus de 212.000 familles - soit la quasi-totalité de la population réfugiée - ont maintenant reçu du matériel de mise à niveau du logement, l’OIM fournissant une aide au logement à plus de 120.000 ménages. Des travaux sont également en cours pour améliorer l'accès à l'eau potable et améliorer l'assainissement. Des équipes de l'OIM ont creuser plus de 330 puits profonds dans les camps, et des dizaines d'autres sont en cours d'installation.

D’intenses préparatifs ont été mis en œuvre ces derniers mois pour aider les camps de réfugiés à faire face aux fortes pluies de mousson. Des travaux d’ingénierie à grande échelle ont été entrepris pour aider à réduire les risques de glissements de terrain et d’inondations. Des centaines de bénévoles réfugiés ont été mobilisés et formés pour servir de premiers intervenants en cas de catastrophe naturelle.

« Ces efforts se sont révélés inestimables lors de précipitations sans précédent en juin et juillet, les camps de réfugiés ayant largement résisté aux intempéries », a dit M. Mahecic.

Depuis le début de la crise, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les partenaires humanitaires ont administré quatre millions de doses de vaccins contre le choléra, la poliomyélite, la rougeole et la rubéole et la diphtérie et le tétanos aux réfugiés dans le cadre de multiples campagnes de vaccination préventive contre les épidémies.

« Nous devons continuer à soutenir les besoins de santé de cette population vulnérable et rester vigilants face à la propagation des maladies », a déclaré le Dr Peter Salama, Directeur général adjoint de l'OMS pour la préparation et la réponse aux situations d'urgence, qui a récemment visité les camps de réfugiés à Cox's Bazar, soulignant que la situation sur place reste toujours très fragile.