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École de Kharkiv, Ukraine, détruite par un bombardement (février 2024).

Ukraine: plus de 4.000 personnes évacuées dans la région de Kharkiv après une offensive russe (OCHA)

© UNICEF/Oleksii Filippov
École de Kharkiv, Ukraine, détruite par un bombardement (février 2024).

Ukraine: plus de 4.000 personnes évacuées dans la région de Kharkiv après une offensive russe (OCHA)

Paix et sécurité

Alors que la Russie a multiplié depuis vendredi 10 mai des attaques autour de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, plus de 4.000 personnes ont été évacuées des zones frontalières de cette région, dans le nord-est de l’Ukraine, a indiqué lundi une agence des Nations Unies, relevant qu’avec la détérioration de la situation sécuritaire, les besoins humanitaires augmentent.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’intensification des hostilités dans la région de Kharkiv a provoqué une nouvelle vague de déplacements, les populations fuyant vers des lieux plus sûrs.

« Plusieurs vagues d’attaques dans la région de Kharkiv au cours des derniers jours ont fait plus de morts et de blessés parmi les civils, et ont entraîné une destruction massive des systèmes énergétiques, des habitations et d’autres infrastructures civiles, ce qui a provoqué un déplacement accru des communautés frontalières et de première ligne », a détaillé l’OCHA dans son dernier rapport de situation. 

Un jeune garçon de la région de Kharkiv, en Ukraine, est assis devant un panneau indiquant « Danger des mines ».
© UNICEF/Olena Hrom

200.000 familles privées d’électricité

Les efforts déployés par le gouvernement depuis le 10 mai ont permis d’évacuer plus de 4.000 civils vers des zones plus sûres dans l’oblast et dans d’autres parties de l’Ukraine à la date du 12 mai, selon les autorités locales.

Selon l’OCHA, les autorités de l’oblast ont également confirmé qu’au moins 30 % de ces personnes cherchent à se loger dans des centres collectifs d’hébergement temporaire dans l’oblast, tandis que d’autres auraient trouvé des solutions chez des parents ou des amis.

Selon les rapports des médias, l’Ukraine a déclaré vendredi que la Russie avait lancé une attaque dans la région de Kharkiv, faisant de petites avancées dans une zone frontalière d’où elle avait été repoussée il y a près de deux ans. La région de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, qui comptait 1,5 million d’habitants avant la guerre, ne se situe qu’à 30 kilomètres de la frontière russe.

Face à ce nouvel assaut russe, le ministère ukrainien de l’Energie a signalé le 8 mai une limitation de l’approvisionnement en électricité pour les consommateurs privés dans l’oblast de Kharkivska, alors que près de 200.000 familles n’ont toujours pas accès à l’électricité après les attaques continues contre les infrastructures énergétiques dans l’oblast.

L'entrée de la ville de Kharkiv, en Ukraine.
UN News/Roman Shakhmatenko
L'entrée de la ville de Kharkiv, en Ukraine.

Mobilisation des agences humanitaires de l’ONU

Plus largement, les besoins humanitaires dans la région augmentent avec la détérioration de la situation sécuritaire. Sur le terrain, les organisations humanitaires ont rapidement mobilisé des ressources pour fournir une aide d’urgence aux personnes fuyant les communautés frontalières et de première ligne pour se mettre en sécurité dans d’autres parties de l’oblast.

Les organisations humanitaires, qui complètent les efforts des services nationaux de secours et des services municipaux, distribuent de la nourriture, des produits d’hygiène et des articles ménagers essentiels, organisent l’hébergement, enregistrent les personnes pour obtenir une aide en espèces et fournissent des services sanitaires, psychologiques et juridiques dans le cadre d’une réponse coordonnée.

En collaboration avec les partenaires, le Programme alimentaire mondial (PAM) est venu en aide à près de 1.500 personnes, via des rations alimentaires ou une aide financière d’urgence.

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fourni aux familles des produits de base pour les enfants en déplacement et des produits d’hygiène familiale d’urgence. Des fournitures supplémentaires, de l’eau et des articles d’hygiène ont été fournis par des ONG partenaires.

Près de 2.000 enfants tués ou blessés

Plus globalement, au moins 1.993 enfants ont été tués ou blessés en Ukraine depuis l’escalade de la guerre il y a plus de deux ans, soit une moyenne de deux enfants victimes par jour, a indiqué lundi l’UNICEF, relevant que le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.

Au-delà des meurtres d’enfants et des dommages physiques causés par les attaques, de nombreux enfants en Ukraine ont subi des pertes et des violences préjudiciables à leur santé mentale et à leur bien-être.

« La moitié des jeunes adolescents déclarent avoir des problèmes de sommeil, et un sur cinq a des pensées intrusives et des flashbacks », a déclaré dans un communiqué, Regina De Dominicis, Cheffe du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale et Coordinatrice spéciale pour la réponse aux réfugiés et aux migrants en Europe. 

L’UNICEF continue donc d’appeler à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et à la protection de tous les enfants. Il s’agit notamment de mettre fin à l’utilisation brutale d’armes explosives dans les zones peuplées et aux attaques contre les installations et infrastructures civiles, qui nuisent de manière disproportionnée aux enfants.